La maladie de Charcot, également connue sous le nom de sclérose latérale amyotrophique (SLA), est une maladie neurodégénérative qui provoque la paralysie progressive des muscles de la motricité volontaire. Son pronostic est sombre : actuellement, elle n’a pas de traitement curatif.
Cette maladie mutifactorielle touche actuellement 5 000 à 7 000 patients en France. Dans le village de Montchavin, situé en Savoie près de la station de ski de la Plagne, un nombre particulièrement élevé de cas de SLA a été constaté entre 1991 et 2013 : 14 patients diagnostiqués, soit un taux vingt fois supérieur à la moyenne française. Une médecin généraliste locale a donné l’alerte, signalant cette concentration géographique anormale de cas. Des chercheurs ont décidé de mener l’enquête.
La fausse morille dans le viseur
Dès les premières constatations, il est apparu que si les malades se connaissaient, ils n’étaient pas de la même famille et ne partageaient pas les mêmes lieux de vie. Les effets des pesticides, des métaux lourds, de la pollution de l'air ou de l'eau ont été envisagés, mais sans que ces substances ne puissent être incriminées. C’est finalement un autre point commun à ces 14 malades qui a été identifié : tous avaient consommé un champignon particulier, présent dans l’écosystème local.
Ce champignon, le Gyromitra gigas, est également appelé gyromitre ou « fausse morille ». Bien connu des botanistes, il est classé comme champignon toxique. D’ailleurs, la moitié des patients inclus dans l’étude ont précisé avoir été malades après en avoir ingéré.
Un lien avéré avec les cas de SLA
Selon l’étude franco-américaine publiée dans le Journal of Neurological Sciences, il est donc clair que la génotoxicité (toxicité s’exprimant par l’altération des gènes) de ce champignon a eu un impact sur la dégénérescence des neurones moteurs des patients, provoquant chez eux une maladie de Charcot.
On rappellera que la consommation de champignons récoltés par vos soins doit s’accompagner de mesures de précaution visant à s’assurer de leur innocuité, les cas d’intoxication n’étant pas rares.