Annoncée le mercredi 15 janvier, la décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) va modifier les règles de prescription du tramadol, un anti-douleur fréquemment prescrit en France. A partir du 15 avril prochain, toute ordonnance pour un médicament contenant du tramadol ne pourra permettre la délivrance par votre pharmacien que de trois mois de traitement au maximum. Si un renouvellement est nécessaire au bout de ces trois mois, le médecin devra à nouveau être consulté pour établir une nouvelle ordonnance. Cette consultation sera l’occasion de réévaluer la douleur et d’adapter encore mieux le traitement.
Risque de dépendance
Le tramadol est un anti-douleur de la famille des opioïdes (dérivés de l’opium), le plus souvent prescrit dans notre pays après des opérations chirurgicales. Or, s’il permet de soulager efficacement la douleur, des études montrent qu’il est souvent impliqué dans des « usages problématiques », que ce soit chez les usagers de drogues ou dans la population générale. Il s’agit notamment d’ « une dépendance avec des signes de sevrage survenant même lors de prises à doses recommandées et sur une courte période », explique l’ANSM. Cela signifie que même en respectant les doses et fréquences de prises indiquées par la notice ou l’ordonnance et rappelées par le pharmacien, le risque de devenir dépendant à ce médicament existe. Cette dépendance peut pousser les patients à continuer à prendre ce traitement alors qu’ils « ne présentent plus de douleur », ajoute l’ANSM. Les autorités de santé s’inquiètent donc du potentiel addictif de cette molécule et de la banalisation de son usage.
Des rappels pour un bon usage
Cette annonce de l’ANSM concernant la durée de prescription maximale du tramadol est également l’occasion pour les autorités de santé de rappeler que, pour les anti-douleurs comme pour tous les autres types de médicaments, il est essentiel de respecter la posologie indiquée sur l’ordonnance, ainsi que la durée du traitement. Si la douleur n’est pas suffisamment ou rapidement soulagée, n’hésitez pas à en parler avec votre pharmacien ou votre médecin : les professionnels de santé sont à votre écoute pour adapter au mieux votre traitement.