Qu'est-ce qu'une pharmacie d'officine ?
Appelée pharmacie, pharmacie de ville (par opposition aux pharmacies des hôpitaux) ou pharmacie d’officine, ces commerces pas comme les autres sont définis par le Code de la santé publique. En effet, d'après l'art. L5125-1 du Code de la santé publique, il s’agit d’un « établissement affecté à la dispensation au détail des médicaments, produits et objets mentionnés à l'article L4211-1 ainsi qu'à l'exécution des préparations magistrales et officinales ». Cela signifie que les pharmacies sont ouvertes au grand public, qui peut s’y procurer médicaments disponibles sur prescription, médicaments en vente libre et dispositifs médicaux (matériel d’orthopédie ou de maintien à domicile…), le tout accompagné de conseils et d’informations sur la santé. Les pharmacies peuvent également fabriquer des préparations (mélange de plantes, gélules, pommades…) lorsqu’un médicament n’existe pas parmi ceux proposés par les laboratoires pharmaceutiques. Le pharmacien participe également à des missions de santé publique (vaccination, suivi des patients sous traitement anti-coagulant…).
Faciles à repérer, les pharmacies d'officine sont signalées :
- soit par une croix verte,
- soit par un caducée (coupe d'Hygie et serpent d'Epidaure).
Le principe d’indivisibilité
Sur la porte de chaque pharmacie figure le nom du ou des « titulaires » de la pharmacie, c’est-à-dire du ou des propriétaires : ils sont obligatoirement diplômés et docteurs en pharmacie. Cela signifie qu’une pharmacie ne peut pas appartenir à quelqu’un qui ne serait pas lui-même docteur en pharmacie : on appelle ce principe l’indivisibilité de la propriété et de l’exploitation de l’officine.
Ce principe a pour objectif de garantir le respect de la santé publique, en limitant la consommation de médicaments et en s’assurant de leur bon usage.
Un aménagement règlementé
Pour assurer la qualité et la sécurité des actes officinaux (dispensation des médicaments, préparations magistrales, ...) l'agencement d'une officine est défini par le Code de la santé publique (art. R5125-9) : « La superficie, l'aménagement, l'agencement et l'équipement des locaux sont adaptés aux activités et permettent le respect des bonnes pratiques mentionnées à l'art. L5125-5 ».Il est également précisé que les pharmacies d'officine doivent disposer d'un local « d'un seul tenant », sans aucune communication directe avec un autre local professionnel ou commercial et doivent être agencées de façon à respecter les contraintes propres à chaque espace :
- Un espace de confidentialité pour permettre aux patients de s'exprimer en toute discrétion. Dans le cadre des nouvelles missions du pharmacien, cet espace peut également être utilisé pour réaliser des entretiens de suivi thérapeutique ou des actes de télémédecine, par exemple.
- Un espace réservé aux médicaments dits « en libre accès ». Il s'agit de certains médicaments de prescription médicale facultative, c’està-dire qui peuvent être achetés sans avoir besoin d’une ordonnance d’un médecin ou d’un autre professionnel de santé.
- Un espace de stockage suffisant et sécurisé, aménagé de façon à permettre la bonne conservation des médicaments, la mise à l'écart des médicaments non utilisés (MNU) ou impropres à la distribution (médicaments périmés, retraits de lots...)
- Un guichet aménagé pour délivrer des médicaments lorsque l'officine est fermée au public les jours ou soirs de garde.
- Un préparatoire, local non accessible au public équipé pour permettre la fabrication de préparations en toute sécurité.