Pharmaciens au temps du Covid-19

Illustration Pharmaciens au temps du Covid-19

Adobe Stock - Par Cameron

Alors qu’une crise sanitaire secoue notre pays, les pharmaciens sont plus que jamais à votre service.

Dès la première vague de l’épidémie de Covid-19, les pharmaciens et leurs équipes se sont totalement investis dans leur mission de santé publique. De façon plus évidente encore qu’à l’accoutumée, pharmaciens et préparateurs ont répondu présent, adaptant leur façon d’exercer aux changements de législation, aux nouvelles missions et surtout, aux attentes particulières du grand public.

Des patients en demande de soutien

Les équipes officinales ont été et demeurent en première ligne de cette crise sanitaire. Elles ont tenu bon pour aider tous ceux qui en avaient besoin, comme l’illustre le témoignage de ce pharmacien, recueilli dans le cadre de l’étude COVIDOFFI réalisée notamment par le CEIP-Addictovigilance de Paris : « Nous avons vraiment été des bouées de secours. Nous avons une dizaine de personnes que nous aidons et « coachons » pour qu’ils puissent parler de leurs peurs et trouver des solutions, [notamment] quand les personnes sous tutelles n’arrivent plus à avoir de contact avec leur tuteur et ont un sentiment de solitude énorme. » Et cet autre officinal d’ajouter : « La parole et l’écoute ont été des médicaments à part entière. »
A l’anxiété des patients et à leurs besoins de soutien psychologique se sont greffées des difficultés administratives : les ordonnances de nombreux malades chroniques arrivaient à échéance sans que ces personnes ne souhaitent consulter leurs médecins pour les renouveler. En effet, beaucoup de patients étaient devenus frileux à l’idée de fréquenter les cabinets médicaux, estimant souvent que leurs médecins étaient déjà trop sollicités par ailleurs et préférant « laisser la place aux personnes malades de la Covid-19 ». Par ailleurs, d’autres patients avaient besoin de consulter pour de nouveaux symptômes, mais hésitaient à demander un avis médical. Pour ne pas que des carences de prises en charge s’ajoutent à la crise sanitaire en cours, les pharmaciens ont joué un rôle très concret en conseillant sur la conduite à tenir en fonction des symptômes et en encourageant les consultations chaque fois que c’était nécessaire. Ce rôle pivot n’est pas dû au hasard : les pharmaciens sont, pour au moins deux raisons, un maillon essentiel du système de santé français.


Législation d’exception et disponibilité habituelle


La première raison qui permet aux officines de répondre aux besoins immédiats de la population est la modification temporaire de la législation sur les médicaments. L’objectif : permettre aux pharmaciens de renouveler certaines ordonnances, pourtant expirées, pour des traitements chroniques (dans le diabète, l’hypertension, les troubles psychologiques, en substitution aux opiacés…). Cela évite que les patients n’interrompent leur prise en charge faute de prescriptions. Grâce à l’évolution temporaire de la législation permise par l’état d’urgence, ces renouvellements ont pu être effectués, et cela en lien avec les médecins, qui partagent avec les pharmaciens la volonté de maintenir la continuité des soins.
La seconde raison qui a rendu les officines vraiment incontournables dès la première vague de la Covid-19 est que ces dernières sont facilement accessibles car très nombreuses sur le territoire. On peut en outre bénéficier des conseils d’un pharmacien sans prendre rendez-vous au préalable. De plus, les pharmacies sont ouvertes durant des plages horaires étendues, comprenant également les samedis. Ainsi, le grand public a continué à venir chercher dans les pharmacies des conseils personnalisés et des réponses à ses questions. Si des pharmacies sont également présentes sur Internet, une étude Ipsos/Johnson et Johnson consumer health menée en août 2020 a montré que seuls 13 % des Français ont « eu recours aux pharmacies en ligne pour les produits de soins de santé de prescription médicale facultative », c’est-à-dire les médicaments accessibles sans ordonnance. La grande majorité des patients s’est donc adressée aux pharmaciens présents physiquement dans leurs officines pour « prendre des décisions éclairées » concernant les soins dont ils avaient besoin.


Des tâches d’utilité publique


Depuis le début de la crise sanitaire, les liens entre les différents professionnels de santé se sont également intensifiés. Ainsi, ce sont les pharmaciens qui ont été chargés par les autorités de santé de distribuer les masques aux autres professionnels (médecins, infirmières, sages-femmes, dentistes, kinésithérapeutes…) qui continuaient à exercer en libéral, par le biais d’une dotation d’État à dispatcher. Les patients ayant besoin de surveillance ont été incités à reconsulter leurs médecins tandis que « le renouvellement des ordonnances par le pharmacien [libérait] du temps médical, permettant un meilleur accès aux soins », notamment dans les régions « qui font face à une désertification médicale », comme relevé par un participant à l’étude COVIDOFFI. Avec le début de la campagne de vaccination contre la grippe en octobre dernier, les pharmaciens ont également permis aux plus fragiles de bénéficier d’une protection contre cette infection saisonnière. Actuellement, les pharmaciens et leurs équipes poursuivent leurs actions à destination du grand public et de leurs collègues professionnels de santé. Lorsque le temps de la vaccination contre la Covid-19 sera venu, ils ne manqueront pas de s’associer, sous la forme la plus adaptée, aux besoins de la population.

 

 

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