C'est un chiffre qui fait froid dans le dos : le nombre de pharmacies est passé de près de 22 000 (en 2014) à moins de 20 000 (en 2023). Ces fermetures ont un impact direct sur l’accès de la population aux produits de santé, d'autant plus grave que les déserts médicaux se multiplient.
Pour alerter les pouvoirs publics et faire connaître à chacun l'urgence de la situation, la profession appelle à une grève le 30 mai, alors que les négociations avec l’Assurance maladie ne sont pas concluantes. Les revendications sont nombreuses.
Un meilleur accès aux médicaments
Les pénuries de médicaments affectent directement la santé des Français et compliquent singulièrement les tâches quotidiennes des équipes, les obligeant à consacrer beaucoup de temps à solliciter les laboratoires pour tenter d'obtenir les médicaments manquants et contacter les prescripteurs pour adapter les ordonnances en fonction des traitements effectivement disponibles. Ce temps devrait être réservé au conseil et à l’accompagnement des patients. « Nous devons et voulons garantir l'accès aux médicaments pour tous », expliquent les pharmaciens.
Le maintien des officines partout sur le territoire
Les fermetures d'officines sur les territoires fragiles mettent en péril l'accès aux soins pour de nombreuses communautés. « Il faut impérativement préserver ce service de proximité indispensable, et les moyens pour soutenir les pharmacies en difficulté doivent être déployés en urgence ! »
Une reconnaissance des compétences
Les pharmaciens demandent une reconnaissance officielle et une valorisation de leurs compétences et de leur rôle dans la chaîne de soins, incluant des missions élargies, des responsabilités accrues et un travail en interdisciplinarité avec les autres professionnels de santé.
Une rémunération plus juste
Les officinaux demandent une revalorisation significative de leur rémunération dès 2025. Les propositions actuelles de l'Assurance maladie sont insuffisantes pour assurer la viabilité des officines, qui emploient 130 000 personnes.
La réforme des études de pharmacie
Le 3ème cycle de formation des futurs pharmaciens doit être réformé, pour mieux les préparer à leurs rôles complexes. Or cette évolution est engagée depuis près de 8 ans ! Une durée anormalement longue que les étudiants en pharmacie et pharmaciens dénoncent avec force.
La régulation de la vente en ligne
La vente en ligne de médicaments est susceptible de créer des risques pour la sécurité des patients en premier lieu. Elle risque aussi de déséquilibrer le fonctionnement du réseau. Une régulation stricte doit être mise en place.