L'automédication en question

L'automédication en question

Par Drazen

Une enquête fait le point sur la façon dont les patients et les pharmaciens perçoivent les médicaments disponibles sans ordonnance.

Patients comme pharmaciens partagent une même vision de l’automédication, qu’ils perçoivent tous deux comme une alternative accessible, adaptée aux maux du quotidien, et permettant de soulager rapidement. Mais surtout, la grande majorité des patients (84%) sont prêts à payer des médicaments non-remboursés si cela leur permet de se soigner. Tel est le constat dressé par une enquête menée par l’institut de sondage Harris Interactive et publiée fin septembre 2024.

Prix croissants

Pourtant, consommateurs (à 82%) comme pharmaciens (à 91%) ont une même impression d’augmentation accélérée des prix des médicaments ces dernières années (qu’ils soient sur ordonnance ou non), et les trois quarts des patients estiment que les médicaments d’automédication vendus en pharmacie sont chers. Mais quasiment la moitié des patients n’osent pas parler de prix avec leur pharmacien.
Ce constat d’inflation des prix des médicaments motive chez les consommateurs, et en particulier chez une femme sur deux, une recherche d’alternative moins chère aux spécialités  d’automédication de marque, et le choix de se rendre dans une pharmacie plutôt qu’une autre en fonction des prix proposés. Dans le détail, si les hommes sont davantage attentifs au prix du produit, les femmes se montrent aussi plus sensibles à l’éventail de produits disponibles par pathologie.

Préférence pour les marques

Les pharmaciens semblent avoir pris conscience des attentes des patients puisqu’ils sont 9 sur 10 à déclarer faire attention, dans leur officine, à avoir plusieurs gammes de prix disponibles dans les médicaments d’automédication au sein d’une même pathologie. En revanche, ils estiment à 70% que les patients préfèrent les marques pour les médicaments d’automédication plutôt que le générique – ce que confirme la moitié des patients. Partant de ce principe, lorsque l’usager arrive au comptoir en ayant déjà choisi son médicament, les pharmaciens sont 50% à ne pas proposer d’autre médicament à la place.
Par ailleurs, les patients se tournent plus facilement vers les génériques pour des maux relativement « banals » (douleur, fièvre, maux de gorge, fatigue), alors que pour des symptômes impliquant une maladie plus « sérieuse » (allergie, migraines, mycoses, état grippal), ils se tournent préférentiellement vers des marques connues même si le prix est élevé. Comme s’ils avaient le sentiment qu’un médicament plus cher est plus efficace ? Ce n’est pourtant pas le cas, si bien-sûr on compare les mêmes molécules.

Dans tous les cas, les pharmaciens constatent à 76% que les patients ne regardent pas à la dépense pour se procurer un médicament efficace. In fine, les consommateurs sont donc invités à ne pas négliger de consulter leur pharmacien dès qu’ils souhaitent faire l’achat de médicaments d’automédication, car les pharmaciens estiment être, à 77%, les référents en la matière.

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