C’est début mars que l’initiative baptisée Osys (pour « orientation dans le système de soin ») a été présentée. Elle concerne des territoires de Bretagne à la démographie médicale basse, comme les agglomérations de Pontivy, Redon, Lamballe, mais aussi les secteurs de Dol-de-Bretagne, Brest ou Quimper. L’île de Groix et la presqu’île de Quiberon sont également concernées, car le nombre de médecin présents sur place ne suffit plus lorsque la population augmente énormément durant l’été. L’objectif d’Osys : confier aux pharmaciens une mission spécifique d’orientation des patients selon qu’une prise en charge à l’officine et la dispensation d’un médicament sans ordonnance suffise, ou qu’ils aient besoin d’une consultation médicale, voire de se rendre aux Urgences. Dans le cadre de cette expérimentation, 13 symptômes différents ont été identifiés comme pouvant être pris en charge par les pharmaciens : rhinite ; douleurs mictionnelles (c’est-à-dire douleurs en urinant) ; douleur pharyngée (dont les angines) ; conjonctivite ; lombalgie / douleur lombaire ; piqûre de tique ; diarrhées ; plaie simple ; vulvo-vaginite ; brûlure au 1er degré ; céphalées (maux de tête) ; dyspepsies fonctionnelles ; constipation.
Une orientation fiable
Bien-sûr, il ne s’agit pas de procéder à des consultations médicales mais bien d’évaluer la meilleure solution pour chaque patient. Pour cela, les pharmaciens s’appuient sur des arbres décisionnels, qu’ils appliquent après analyse de la situation au cours d’un entretien réalisé sans rendez-vous, dans un espace confidentiel de l’officine. En amont, « trois médecins généralistes ont été mobilisés sur la construction des protocoles avec les pharmacies », explique Romain Gaillard, membre de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Médecins libéraux de Bretagne. A l’issue de cet entretien, le patient peut se voir proposer, si nécessaire, une téléconsultation médicale ou une assistance pour prendre rendez-vous en cabinet à proximité de son domicile.
Selon les premiers résultats, ce sont environ 400 patients qui ont bénéficié de ce service de tri spécifique depuis le début de l’opération à l’automne 2021. Elle pourrait être étendue au reste du territoire à l’avenir, en concertation avec les médecins et les agences régionales de santé (ARS).