La pandémie aura fait évoluer les mentalités et engagé des réflexions durables sur l’implication de l’ensemble des professionnels de santé dans la vaccination.
D’abord pour les plus de 16 ans
Alors que les pharmaciens sont actuellement sollicités pour vacciner contre la grippe saisonnière et contre la Covid-19, les experts de la Haute Autorité de santé (HAS) envisagent de leur confier également la possibilité de vacciner contre les papillomavirus humains, le pneumocoque, l’hépatite B, l’hépatite A, les méningocoques A, C, W, Y, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite, cela en complément de l’activité des médecins.
Seraient exclus de la pratique en pharmacie les vaccins dits « vivants atténués », comme le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (vaccin ROR) ou celui contre la tuberculose (BCG).
Concernant le profil des patients, la HAS précise que sa « recommandation d’élargissement des compétences en matière de vaccination » concerne les adolescents de plus de 16 ans et les adultes, mais qu’elle va poursuivre ses travaux spécifiquement sur le cas des plus jeunes.
Infirmiers et sage-femme également concernés
Les sages-femmes sont également concernées, sachant que depuis 2016 elles peuvent déjà injecter certains vaccins aux femmes enceintes, aux nouveau-nés et à leur entourage familial dans certains cas précis. Tout comme les infirmiers qui, eux, peuvent déjà vacciner contre la grippe.
Pour que cette évolution soit réalisable, la HAS pose deux conditions : « s’assurer en préalable que ces professionnels de santé aient suivi une formation, et si possible une formation interdisciplinaire ». Et « renforcer et améliorer la traçabilité de la vaccination par la mise en place d’un carnet de vaccination électronique utilisé par tous ».
Pas de date arrêtée pour la mise en œuvre
De son côté, l’Académie nationale de pharmacie soutient cette recommandation et demande même son application immédiate, pour contribuer à relever aussi rapidement que possible les taux de vaccinations qui sont actuellement à la baisse dans notre pays. Reste à attendre une décision des pouvoirs publics et des précisions quant aux modalités de mise en œuvre de cette petite révolution.