La question est simple : puis-je aller directement voir mon pharmacien et recevoir un traitement adapté en cas de mal de gorge ressenti ou augmenté lors de la déglutition (odynophagie) ou lorsque je suis une femme pensant souffrir d’une infection urinaire (cystite) ? La réponse est plus nuancée : oui et non car cela va dépendre de votre âge et de la participation de votre pharmacien à une structure pluriprofessionnelle d’exercice coordonné.
Les critères d’inclusion des patients
Les deux arrêtés publiés le 14 mars au Journal officiel permettent donc aux pharmaciens d’officine de prendre en charge « la pollakiurie et les brûlures mictionnelles non fébriles chez la femme de 16 à 65 ans » ainsi que les « patients de 6 à 45 ans se présentant pour odynophagie » selon des protocoles définis par les autorités de santé. Dans le premier cas, le pharmacien posera à la patiente plusieurs questions pour savoir si son état correspond bien à celui permettant de lui délivrer le traitement contre la cystite, tout en éliminant certains critères, notamment la fièvre, qui déterminent une orientation vers une consultation médicale. Dans le second cas, l’officinal procèdera de la même manière, en suivant un « arbre décisionnel » qui lui permettra de déterminer si la personne est atteinte d’une angine bactérienne, donc traitable par un antibiotique qu’il pourra alors lui délivrer, ou s’il s’agit d’une angine d’origine virale n’appelant que la délivrance de médicaments destinés à soulager les symptômes (paracétamol, pastilles pour le mal de gorge…)
Les critères d’inclusion des pharmaciens
Si tous les patients souffrant supposément d’une angine ou d’une cystite ne sont donc pas éligibles à la prise en charge de ces pathologies au comptoir d’une pharmacie, tous les pharmaciens ne sont pas non plus autorisés à mettre en place cette prise en charge de soins non programmés destinés à libérer du temps médical. Cette autorisation est conditionnée à leur appartenance à une structure d'exercice coordonné, à savoir une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), un centre de santé (CDS), une équipe de soins primaires (ESP) ou une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). N’hésitez donc pas à demander à votre pharmacien s’il se trouve dans l’un de ces cas de figure.