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Varicelle et zona : ne pas confondre

Varicelle et zona : ne pas confondre
Causées par le même virus mais dans des conditions différentes, la varicelle et le zona n’entraînent pas les mêmes risques et ne nécessitent pas la même prise en charge.

La varicelle et le zona sont deux maladies virales dues à un même virus, appelé Varicella-zoster virus (VZV), la varicelle correspondant à la première infection et le zona à une réactivation de ce virus.

La varicelle est une maladie le plus souvent infantile qui se transmet généralement par voie aérienne, via les gouttelettes de salive d’une personne contaminée. Les lésions de varicelle ne sont qu’exceptionnellement vectrices de contamination. La période d’incubation de la varicelle est de quatorze jours en moyenne.

Le zona survient quant à lui préférentiellement chez les personnes de plus de 50 ans, voire de 75 ans, à la suite d’un facteur déclenchant tel qu’un stress, un choc émotionnel, une asthénie ou une baisse d’immunité (âge, cancer, ­traitement immunosuppresseur…).

Surveiller l’évolution

Dans la plupart des cas, la réaction du corps sera celle d’une forme typique.

Lors de la varicelle, le virus VZV passe dans le sang et atteint la peau et les muqueuses, entraînant la formation de boutons caractéristiques. Dans les 24 à 48 heures avant cette éruption, la varicelle peut se manifester par une fièvre modérée, des céphalées, un malaise général et/ou des douleurs abdominales… La fièvre modérée perdure ensuite, associée à l’éruption cutanée qui gratte. Les lésions évoluent de macules (ce sont des lésions cutanées rouges et planes) en papules (des lésions rouges en relief) puis en vésicules et enfin en croûtes qui peuvent ­laisser des cicatrices, particulièrement en cas de grattage. Plusieurs poussées se succèdent à quelques jours d’intervalle.

Lors du zona, le virus suit le trajet de fibres nerveuses, les lésions survenant dans le territoire cutané correspondant au ganglion atteint. L’éruption cutanée, qui gratte également, peut là encore être associée à une fièvre modérée, des douleurs et/ou une perte de sensibilité sur la zone concernée. Le plus souvent, le zona est localisé et touche l’un des deux côtés du thorax ; il est alors dit « intercostal ».

Attention aux complications

Dans certains cas rares, des complications vont se présenter. Ces formes graves touchent plutôt les personnes immunodéprimées et les nouveau-nés. Elles correspondent à des formes très étendues pour la varicelle et généralisées pour le zona, ou à des formes hémorragiques. Elles peuvent s’accompagner d’atteintes viscérales telles que myocardite (inflammation du muscle cardiaque), pneumo­pathie (infection du poumon), thrombopénie aiguë (chute du nombre de plaquettes dans le sang)…

Les surinfections cutanées de la varicelle sont le plus souvent sans gravité mais elles peuvent exceptionnellement évoluer vers des formes complexes (on parle alors de fasciite nécrosante ou de bactériémie) qui sont susceptibles d’engager le pronostic vital. Les principales autres complications de la varicelle sont la pneumopathie varicelleuse (attention en cas de toux et/ou de difficulté respiratoire) et l’encéphalite, c’est-à-dire une inflammation du cerveau.


Dans le cas du zona, les douleurs post-zostériennes sont les principales complications de la maladie. Il s’agit de douleurs neuropathiques (c’est à dire liées à des lésions du système nerveux périphérique ou central) persistant au-delà de six mois après la disparition des lésions cutanées en tant que telles. Des complications oculaires pouvant aller jusqu’à la perte de la vision d’un œil peuvent aussi survenir, notamment en cas de zona ophtalmique.

 

Quelle contagiosité ?

La contagiosité est maximale 2 jours avant et jusqu’à 6 jours après le début de l’éruption, lorsque les lésions se transforment en croûtes. L’éviction des collectivités n’est pas obligatoire mais il faut protéger les personnes à risque en évitant au maximum les contacts et a minima en proposant le port du masque. C’est pourquoi la fréquentation d’une collectivité n’est pas souhaitable durant la phase aiguë de la maladie.

 

Varicelle et zona en cas de grossesse

Le Varicella-zoster virus (VZV) peut entraîner des risques pour la santé du futur bébé selon le stade de la grossesse auquel l’infection a lieu.
- Entre la 7e et la 20e semaine d’aménorrhée, le virus de la varicelle expose le fœtus à un risque de malformations, un retard psychomoteur, voire un décès in utero.
- Entre la 20e et la 36e semaine, le principal risque pour le bébé à naître est de présenter des épisodes de zona dans les premiers mois de vie.
- En cas de varicelle entre les 5 jours précédant l’accouchement et les 2 jours suivants, le risque de complications graves (troubles respiratoires, neurologiques…), voire de décès, est de nouveau important.

En cas de contact avec une personne malade de la varicelle, toute femme enceinte doit contacter l’équipe qui suit sa grossesse pour prévoir une surveillance adaptée.

Le zona n’entraînant en revanche pas de circulation du virus dans le sang, il est sans risque pour le bébé à naître.

 

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