C’est une enquête gérée depuis juin 2022 par les autorités sanitaires mais aussi les services de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui a mené à l’interdiction de fabrication, mise sur le marché, publicité, distribution et utilisation des produits de la gamme Joëlle Ciocco Paris révélée en ce début mars 2023. Cette décision, très rarement prise, est la conséquence d’une longue série de manquements.
Comme l’explique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), « nous avons constaté au cours d’inspections […] que la société Capital Joëlle Ciocco ne respectait pas la réglementation des produits cosmétiques. Des contrôles dans nos laboratoires ont également démontré que certains produits préparés spécifiquement pour des clients contenaient un corticoïde, la bétaméthasone, qui entre dans la composition de médicaments et qui ne peut être utilisée que dans le cadre d’une prescription médicale. »
Qu’est-ce que la bétaméthasone ?
Selon une communication de l’ANSM, « la bétaméthasone est un corticoïde qui a des propriétés anti-inflammatoires. Elle peut être prescrite pour traiter certaines pathologies dermatologiques, telles que l’eczéma. La bétaméthasone ne doit pas être appliquée sur le visage sauf en cas de prescription formelle par un médecin car elle peut entraîner des effets indésirables, qui sont particulièrement à redouter en cas d’utilisation prolongée, tels qu’un risque d'amincissement et de fragilité de la peau, une poussée d'acné, une dépigmentation… » Bref, une molécule médicamenteuse qui n’a rien à faire dans la formule d’un cosmétique.
D’autres molécules qui posent problème
En plus de la bétaméthasone, d’autres molécules problématiques ont été retrouvées dans les produits proposés par cette marque. Une substance dénommée lilial était ainsi présente dans la lotion aromatique et l’huile nettoyante alors même qu’elle est interdite dans les produits cosmétiques puisque « classée comme cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction ». Du décaméthylcyclopentasiloxane (« D5 ») a également été détecté dans le produit « pâte au tolu » dans une proportion contrevenant à la législation qui interdit pour cette molécule une concentration égale ou supérieure à 0,1 %.
Quels sont les risques en cas d’utilisation de ces produits ?
Les produits de cette marque ne doivent plus être utilisés. En cas de survenue d’un effet indésirable après l’application d’un des produits Joëlle Ciocco Paris, il est important de consulter son médecin et d’effectuer une déclaration sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables, accessible sur www.signalement.social-sante.gouv.fr.