C’est une découverte très prometteuse que viennent de publier les chercheurs de la start-up en biotechnologie Diaccurate, soutenue notamment par le CNRS, l’Inserm et l’Institut Pasteur.
Ils ont réussi à comprendre le mécanisme qui permet au VIH (virus de l'immunodéficience humaine, responsable du sida)de paralyser le système immunitaire des patients infectés. Grâce à cette meilleure connaissance des mécanismes de la maladie, de nouveaux espoirs de traitement voient le jour, dans le sida mais aussi dans certains cancers. En effet, le mécanisme employé par le VIH pour perturber le système immunitaire est très proche de celui utilisé par certains cancers pour se développer.
Comment s’exprime la maladie provoquée par le virus du VIH ?
Lorsqu’il contamine un patient, le virus du VIH provoque d’abord une infection sans gravité, dont les symptômes ressemblent à ceux de la grippe. Puis, progressivement et de façon relativement silencieuse, le système immunitaire du patient perd de son efficacité, comme s’il n’était plus capable de se défendre. Affaibli, le patient peut alors développer des infections dites opportunistes voire des cancers, jusqu’à arriver au stade de sida.
Qu’ont découvert les chercheurs ?
Les chercheurs se sont intéressés de près aux lymphocytes CD4+, qui appartiennent à la classe des globules blancs. Considérés comme les chefs d’orchestre de la réponse immunitaire, ils sont la cible préférentielle du virus VIH. Ce dernier les rend dysfonctionnels et en diminue le nombre. Or les études avaient jusque-là montré que si moins de 0,1 % des CD4+ étaient réellement infectés par le virus, c’était l’ensemble de ces cellules qui dysfonctionnait.
D’après les résultats annoncés par Diaccurate, c’est une enzyme produite par le pancréas qui joue un rôle dans ce dysfonctionnement généralisé des CD4+ en présence de VIH. Cette enzyme a un effet délétère en présence d’un fragment spécifique du virus. A eux deux, ils vont fragiliser la membrane des CD4+, leur donnant une allure « bosselée ». Ces lymphocytes « bosselés » ne fonctionnent plus normalement : ils ne peuvent plus jouer leur rôle de régulateur du système immunitaire. C’est pourquoi les patients porteurs du VIH ont un système immunitaire incompétent, qui les rend sensibles à toutes les infections.
Quel espoir pour l’avenir ?
En découvrant le mécanisme d’action de cette protéine en association avec le virus du VIH, les chercheurs ouvrent la voie à de nouvelles thérapeutiques. Ils proposent notamment le développement d’un médicament sous la forme d’un anticorps capable de neutraliser l’enzyme phospholipase en cause. Si de nombreuses étapes sont à prévoir avant que le traitement soit effectivement disponible, cette découverte constitue un espoir solide pour les patients touchés par le VIH et tous ceux qui les soignent.