C’est un article, publié le 5 juin dans la revue renommée New England Journal of Medicine, qui suscite un fort intérêt de la communauté scientifique… ainsi que des soignants et des associations de patients. Il décrit les résultats obtenus par un nouveau traitement utilisé contre le cancer. Il ne s’agit pas de l’habituelle chimiothérapie mais d’une thérapeutique appartenant à la classe des immunothérapies. Elle agit en levant des freins qui régulent habituellement le fonctionnement du système immunitaire. En boostant l’action de ce dernier, on lui permet de s’attaquer aux cellules dysfonctionnelles, celles qui constituent les tumeurs. L’immunothérapie est un type de traitement novateur, sur lequel les chercheurs travaillent en permanence. Elle peut être utilisée isolément ou en complément de la chimiothérapie.
Un cancer particulier
Dans le cadre de cet essai, les patients étaient atteints d’un cancer du rectum appelé adénocarcinome d’un type particulier, dit « déficient du système de mésappariements de l'ADN ». Ce type de cancer représente 10 à 15 % des adénocarcinomes rectaux pris en charge chaque année. Les 12 volontaires ont reçu pendant 6 mois une dose d’une molécule baptisée dostarlimab toutes les trois semaines. Grâce à ce traitement, les participants à l’étude ont été totalement guéris de leur cancer colorectal : la tumeur avait disparu à la fin de la période de traitement et aucun patient n'a fait de rechute dans le temps d’observation qui a suivi, c’est-à-dire dans les 25 mois.
Très peu d’effets secondaires
Ces résultats sont impressionnants et soulèvent l’enthousiasme, d’autant que l’immunothérapie n’a pas autant d’effets indésirables que les chimiothérapies. Parmi les patients ayant participé au test, aucun n’a souffert d’effets secondaires graves. Seuls ont été signalés de la fatigue, des rashs cutanés c’est-à-dire des éruptions sous la forme de plaques rouges ou de boutons, des démangeaisons et des nausées.
D’autres études vont être menées avec ce nouveau médicament, notamment pour le tester sur plus de participants. La période de surveillance sera également étendue. Mais cette première réussite éclatante demeure un excellent signal pour toutes les personnes concernées par le cancer, quel que soit l’organe concerné.