Alarmée par l’augmentation des cas de complications du diabète de type 1 (DT1) chez les moins de 15 ans, et soucieuse de la part importante des diagnostics établis tardivement, l'association l'Aide aux jeunes diabétiques (AJD) a lancé une campagne de sensibilisation nationale au dépistage de cette maladie chronique chez les jeunes. L’opération, destinée à améliorer les connaissances des professionnels de santé mais aussi des parents, se déroulera, en partenariat avec la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) jusqu’en juin 2025.
Complications graves
Les personnes atteintes de diabète de type 1 sécrètent peu ou pas d’insuline et la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang, est constamment trop élevée. Cette maladie métabolique chronique se déclenche le plus souvent pendant l'enfance, ou au début de l'âge adulte. Elle représente 10 % des cas de diabète. En France, l’incidence du DT1 chez les enfants et les adolescents de moins de 15 ans a presque doublé en 15 ans.
Le traitement repose sur l'injection régulière d'insuline. En l’absence de traitement, l’élévation permanente de la glycémie provoque des dégâts, notamment sur les petits vaisseaux sanguins de la peau, des yeux, des reins, et sur les nerfs. Elle peut entraîner une acidocétose diabétique, une complication grave de la maladie pouvant aller jusqu’au coma hyperglycémique, voire au décès. L’acidocétose correspond à une acidité excessive du sang causée par l’accumulation de substances toxiques pour l'organisme, les corps cétoniques. Elle survient le plus souvent en cas de diabète non diagnostiqué ou mal compensé par le traitement. C'est une urgence médicale qui nécessite une hospitalisation car elle peut entraîner le décès de la personne concernée.
En 2023, plus de 4 enfants sur 10 âgés de moins de 15 ans sont arrivés aux urgences en situation d’acidocétose modérée ou sévère en raison d’un diagnostic trop tardif, déplore l’AJD. Et le nombre de cas d’acidocétose sévère chez les enfants ne cesse d’augmenter depuis 2015.
Trois symptômes à garder à l’esprit
L’AJD rappelle que trois signes évocateurs de la maladie doivent alerter, à savoir :
- une envie fréquente d’uriner ;
- l’énurésie ou sa réapparition, non anodine (pipi au lit) ;
- une soif intense (l'enfant peut même se réveiller pour boire la nuit).
Ces trois signes pris ensemble sont suceptibles de réléver une hyperglycémie, qui doit être prise en charge rapidement.
Il est possible de s’adresser en premier recours aux pharmaciens, pédiatres ou médecins généralistes, qui mesureront le plus vite possible soit la glycémie avec une goutte de sang au bout du doigt sur une bandelette, soit la glycosurie (le taux de sucre dans les urines) par une bandelette urinaire. Dans le cas où aucun recours à l’un de ces professionnels de santé n’est possible, il faut s’adresser sans hésiter aux urgences pédiatriques hospitalières les plus proches. Non identifiés et pris en charge, ces symptômes peuvent s'accompagner d'une fatigue inhabituelle et persistante, une perte de poids inexpliquée, des douleurs abdominales et des vomissements. Et le risque d'acido-cétose plane à plus ou moins court terme.
« Diagnostiquer plus tôt, c’est limiter les acidocétoses et éviter d’engager le pronostic vital des enfants » , martèle l’AJD. C’est aussi permettre de retarder la progression de la maladie, et ses complications (maladies cardiovasculaire, neuropathies, rétinopathies) à long terme, qui peuvent survenir 10 à 20 ans après le début du déséquilibre métabolique.