S’il n’existe pas de système national de surveillance spécialement dévolu aux infections à Mycoplasma pneumionae (ou M. pneumionae), les autorités sanitaires disposent de moyens efficaces pour détecter l’apparition d’épidémies. En l’occurrence, c’est grâce aux signalements de cas groupés en milieu scolaire et de cas hospitalisés par plusieurs cliniciens que l’agence Santé publique France a pu lancer une investigation et mettre en évidence une épidémie de pneumonies à mycoplasme sévissant depuis début octobre.
Désormais sous surveillance, M. pneumionae est une bactérie responsable d’infections respiratoires très fréquentes chez les enfants de plus de 4 ans et les jeunes adultes. Elle se transmet par les gouttelettes respiratoires lors de contacts proches après une période d’incubation d’une à trois semaines. Après le pneumocoque, c’est le germe le plus fréquemment impliqué dans les pneumonies bactériennes aiguës.
Epidémies cycliques
Dans « l’immense majorité » des cas, l’infection (rhinopharyngite, trachéobronchite et bronchite aiguës) est bénigne et guérit « spontanément », remarque l’Assurance-maladie, même si la toux peut persister trois à quatre semaines. Néanmoins, des complications peuvent survenir telles que l’aggravation d’un asthme ou des symptômes rares cutanées ou neurologiques, qui peuvent nécessiter une hospitalisation voire une prise en charge en réanimation.
Selon les experts qui connaissent bien cette bactérie, les périodes épidémiques des infections à M. pneumoniae surviennent tous les 3 à 7 ans. De fait, le précédent épisode remonte à fin 2019. Dans son dernier point de situation, Santé publique France note une hausse marquée de l’épidémie en octobre et novembre derniers, très supérieure à ce qui a été observé en 2019, puis une stabilisation en décembre mais à un niveau élevé.
Un traitement connu
La Direction générale de la santé (DGS) rappelle que face à une pneumopathie bactérienne, c’est-à-dire une infection bactérienne des poumons, et en l’absence de signes qui permettraient immédiatement de soupçonner l’implication de bactéries atypiques, le traitement de première intention est un antibiotique classique, de l’amoxicilline associée ou non à de l’acide clavulanique. Une réévaluation de l’état du patient à 48 à 72 heures est impérative car, s’il ne s’est pas significativement amélioré, le diagnostic d’une infection par Mycoplasma pneumionae doit être évoqué. Il faudra alors changer d’antibiotique pour traiter le patient avec une autre classe de médicament, celle des macrolides. Le médecin prescrira cette fois de la clarithromycine durant 5 jours ou de l’azithromycine pendant 3 jours. On doit rester vigilant et vérifier que l’état du patient s’améliore dans les 48 à 72 heures : si ce n’est pas le cas, une nouvelle consultation médicale sera nécessaire pour vérifier qu’un autre diagnostic ne doit pas être envisagé.