Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) associe trois symptômes : un déficit de l’attention, une hyperactivité motrice et une impulsivité. Selon les patients, chacun de ces symptômes se manifeste avec une intensité variable, ce qui permet de définir trois formes de TDAH : celle où le trouble de l’attention prédomine (la plus fréquente, avec 47 % des cas), celle qui associe hyperactivité et impulsivité (environ 36 % des cas) et celle associant les trois manifestations (environ 17 % des cas).
Parfois considéré comme un diagnostic « à la mode », la fréquence du TDAH dans la population est pourtant sensiblement la même depuis une dizaine d’années. Il est présenté dans la classification des troubles mentaux depuis 1994 sous ce terme de TDAH, même s’il est décrit depuis le XVIIIe siècle sous d’autres vocables.
A quoi est dû le TDAH ?
Les causes du TDAH ne sont pas clairement établies à ce jour. Elles associeraient des facteurs génétiques et périnataux (prématurité, faible poids de naissance…), ainsi qu’environnementaux (exposition au tabac, à l’alcool et/ou à la cocaïne durant la grossesse, exposition au plomb…).
Comment est pris en charge ce trouble ?
La prise en charge du TDAH doit se faire de façon globale. Elle associe le plus souvent des mesures non médicamenteuses à l’administration d’un traitement.
- Les mesures non médicamenteuses sont mises en place à l’aide de différents outils : thérapie comportementale et cognitive (TCC) menée par un psychologue, programmes d’entraînement aux habiletés parentales pour aider les familles dans leur quotidien. En cas de trouble « dys » associé - une situation fréquente -, une prise en charge orthophonique et/ou psychomotrice sera utile.
- Le méthylphénidate, un psychostimulant, est la seule molécule à être recommandée dans le traitement du TDAH chez l’enfant à partir de l’âge de 6 ans, lorsque des mesures correctives s’avèrent insuffisantes. Cette molécule est disponible en plusieurs présentations, avec divers dosages. A noter : depuis novembre 2021, l’une des spécialités dispose également d’une autorisation de mise sur le marché pour prendre en charge le TDAH chez l’adulte.
Un risque de dépendance au traitement ?
Il est essentiel de préciser que le méthylphénidate n’entraîne pas de dépendance et que les enfants interrompent d’ailleurs fréquemment son administration durant le week-end et/ou les vacances sans présenter de syndrome de sevrage. D’ailleurs, la prise du traitement doit être renouvelée chaque jour et l’oubli d’un comprimé sera très souvent visible dans le comportement du petit patient. Cette notion est importante à porter à la connaissance des personnes mal informées sur ce trouble et ce traitement. La classification de ce médicament dans la catégorie des stupéfiants, au sens de la législation pharmaceutique, entraînent en effet bien souvent des interprétations erronées.
Au contraire, le fait de traiter un enfant présentant un TDAH lui permet de mieux vivre son quotidien, notamment au niveau scolaire et avec les autres enfants de son entourage. De plus, elle le protège d’un risque de toxicomanie à l’avenir. En effet, le risque d’abus de substances psychoactives chez les TDAH est 5 à 6 fois plus fréquent que chez les personnes non atteintes de ce trouble. Les études montrent en revanche que la toxicomanie est moins fréquente chez les adolescents TDAH pris en charge pour leur trouble grâce à un traitement médicamenteux spécifique, a fortiori dès l’enfance, que chez les adolescents TDAH non traités.
Le TDAH est-il lié à une mauvaise éducation ?
Il est important pour les familles de savoir que le comportement de l’enfant TDAH n’est pas lié à une défaillance éducative. Il en va de même pour ceux qui sont aussi diagnostiqués avec un trouble de l’opposition avec provocation (TOP), une particularité fréquemment associée au TDAH. Ce dernier s’exprime par une hostilité envers les personnes en position d’autorité. Pour autant, une guidance parentale, comme le programme d’entraînement aux habiletés parentales dit « de Barkley » et/ou la mise en place d’une thérapie comportementale et cognitive (TCC) peuvent s’avérer bénéfiques. Il est également fondamental d’avoir conscience que l’enfant ne fait pas preuve d’un manque de volonté.
Les compléments alimentaires sont-ils indispensables ?
Avant de penser à des compléments alimentaires, il est nécessaire d’insister sur l’importance d’une alimentation équilibrée. Ainsi, l’organisme en général et le cerveau en particulier ont besoin de certains aliments/nutriments pour un fonctionnement optimal : oméga-3 et folates pour les neurotransmetteurs, magnésium pour les cellules nerveuses… Une carence en sérotonine favorise l’irritabilité et l’impulsivité, un apport de protéines au petit déjeuner et l’absence de protéines le soir peuvent contribuer à l’éviter. Chez les enfants TDAH, des carences (en zinc, fer, iode… ) sont plus fréquemment observées que dans la population générale. Des dosages sanguins, prescrits par le médecin, permettent de les dépister et de proposer, le cas échéant, une supplémentation.
Où trouver des informations fiables ?
Les patients, parents et enfants, ont besoin d’être accompagnés par des professionnels et de partager leur expérience avec d’autres parents/patients. C’est également le cas des adultes TDAH, et particulièrement ceux non diagnostiqués durant leur enfance. Par ailleurs, les professionnels de santé, tout comme les enseignants, seront d’autant plus à l’écoute et bienveillants qu’ils ont été sensibilisés à ce trouble. Des sites regorgent d’informations concrètes, de contacts et d’espaces d’échanges entre patients. N’hésitez pas à contacter notamment l’association TDAH Partout Pareil et l’association Hypersupers TDAH France.