Ressentir fatigue, baisse de moral ou tristesse est relativement commun dans les jours suivant un accouchement ; on parle alors de baby-blues, un phénomène qui touche 80 % des parturientes et qui se résorbe naturellement. En revanche, la dépression post-partum est, elle, beaucoup plus redoutable : elle s’installe autour de la 6e semaine après l’accouchement et constitue un véritable trouble dépressif qui nécessite une prise en charge médicale. Dans les faits, il n’est pas toujours simple de faire la différence entre les deux… Seule la consultation d’un professionnel de santé peut y aider.
Un entretien systématique
A l’occasion de la deuxième journée des Assises de la santé mentale, le 28 septembre 2021, Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de la Protection de l’enfance, a annoncé une mesure en faveur d’une meilleure prévention de ce trouble psychologique. Dès 2022, un entretien avec un médecin ou une sage-femme sera systématiquement proposé à chaque jeune maman. Il permettra un dépistage de la dépression du post-partum, pour pouvoir accompagner plus efficacement les personnes qui en sont affectées. Les femmes à risques pourront bénéficier d’un second entretien sur la même thématique un peu plus tard, autour de la douzième semaine après leur accouchement.
L’objectif de cette nouvelle mesure est d’améliorer globalement l’accompagnement périnatal. En effet, ce sont plus de 100 000 femmes qui souffriraient chaque année de dépression du post-partum, soit environ 15 % des jeunes mères. Ces données seraient même sous-évaluées, puisqu’un sondage OpinionWay pour Qare réalisé en août 2021 indique que près de 30 % des femmes et 18 % des hommes affirment avoir subi des épisodes dépressifs après la naissance de leur enfant.