Cette pathologie complexe a des conséquences souvent lourdes d’un point de vue médical, social ainsi que psychologique. Pour mieux prendre en charge les patients concernés, la Haute Autorité de santé (HAS) a élaboré de nombreux travaux depuis 2009. Elle publie cette fois de nouvelles recommandations de bonne pratique qui visent notamment à mieux orienter les personnes obèses dans le circuit afin qu’elles sachent plus clairement qui doit coordonner leurs soins.
Une meilleure orientation médicale
A ce titre, la HAS propose de ne plus seulement tenir compte de l’indice de masse corporelle (IMC) et du tour de taille, mais d’intégrer d’autres paramètres essentiels pour mieux décrire l’état de santé global du patient. Ainsi, les experts insistent pour que soient pris en compte également « le niveau de sévérité des pathologies associées, le retentissement fonctionnel de l’obésité (essoufflement, douleurs…), le contexte psychopathologique, l’existence d’un handicap, le comportement alimentaire ainsi que le retentissement de la maladie sur la qualité de vie personnelle ou professionnelle ». Un vrai changement de paradigme pour ces patients ! L’ensemble de ces données permettra d’évaluer finement 3 niveaux d’obésité. Les patients de niveau 1 devront continuer à s’adresser à leurs généralistes, tandis que ceux de niveau 2 se verront conseiller un médecin spécialiste, quand les obèses de niveau 3 bénéficieront d’un suivi au sein de centres spécialisés de l’obésité (CSO) ou de centres hospitaliers universitaires (CHU).
Moduler intelligemment la prise alimentaire
La prise en charge de l’obésité n’a pas pour seul objectif la perte de poids. Elle vise également à agir sur les maladies associées, les facteurs de risque, la qualité de vie et la mobilité des personnes. D’un point de vue nutritionnel, la HAS préconise une « réduction modérée et personnalisée des apports énergétiques, pour tendre vers une perte de poids durable ». Ainsi, elle recommande un changement du comportement alimentaire « régulé par les signaux internes de faim, de rassasiement ou de satiété », ainsi que la « prise en compte de la composante émotionnelle de l’alimentation ». Si la HAS « déconseille la mise en place de régimes déséquilibrés ou très restrictifs, comme le régime cétogène ou le régime Atkins », une alimentation de type méditerranéen est, elle, promue, du fait de ses bénéfices reconnus sur la santé.