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Ne pas dormir dans le noir expose davantage au diabète

Article Info/Intox
A l’heure de tomber dans les bras de Morphée, se plonger dans l’obscurité ne se résume pas à la recherche d’un simple confort. Un rituel sans lequel la santé peut être mise en jeu.

La recherche a déjà démontré que l’exposition à la lumière pendant le sommeil nocturne perturbait le rythme circadien, ce qu’on appelle plus communément l’horloge interne. Celui-ci, d’une durée de 24 heures, contrôle les cycles veille/sommeil et des processus biologiques tels que la variation de température corporelle, la digestion ou encore la production d’hormones. Outre les insomnies et autres problèmes de concentration, chambouler le rythme circadien peut entraîner d’autres problèmes de santé, notamment des maladies cardiovasculaires.

13 millions d’heures d’enregistrement

Forts de ce constat, des chercheurs ont voulu explorer la corrélation entre l’exposition nocturne à différents degrés de luminosité et le risque de survenue d’un diabète de type 2 (DT2). L’étude, parue dans la revue médicale The Lancet Europe le 4 juin 2024, compte 84 790 participants issus de la base de données biomédicales UK Biobank qui ont tous portés des capteurs de luminosité pendant une semaine, de jour comme de nuit. Grâce aux 13 millions d’heures d’enregistrement collectées, les scientifiques ont pu modéliser l’amplitude et la phase circadienne des participants.

8 ans de suivi

Après un suivi médian de près de huit ans, ils ont d’une part recensé un total de 1997 nouveaux cas de DT2, et d’autre part conclu que plus la lumière à laquelle les participants étaient exposés était intense et plus le risque de survenue d’un DT2 était élevé. Comparées aux personnes habituées à dormir dans l’obscurité, celles exposées à la lumière d’une lampe de chevet présentent un risque accru de l’ordre de 29 %, celles exposées à un plafonnier allumé d’intensité moyenne un surrisque de 39 %, et enfin celles les plus exposées, par exemple à un néon assez puissant, un surrisque de 53 %.

Cerveau en alerte

Selon les auteurs, la lumière filtrant à travers les paupières envoie un signal au cerveau pour qu’il donne l’ordre de laisser suffisamment de sucre dans le sang au cas où les muscles auraient besoin de s’activer. S’ensuit une désorganisation de l’équilibre assuré par l’insuline. C’est la raison pour laquelle les chercheurs insistent sur l’importance de dormir dans le noir afin de préserver « une régularité dans l’alternance entre les phases actives (le jour) et de repos (la nuit) ». Bonne nouvelle, toutefois, pour les travailleurs nocturnes : « Se plonger dans l’obscurité durant la journée pour dormir suffit pour envoyer au cerveau un signal efficace de repos. »

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