Si la dépression du post-partum (DPP) des mères est très documentée, celle des pères l’est moins. Pourtant, on sait aujourd’hui que la DPP concernera presque 2 mamans sur 10 mais aussi 1 papa sur 10. Une étude française pilotée par des chercheurs Inserm et Sorbonne Université a voulu savoir si le fait de prendre leur congé paternité de 2 semaines - une possibilité ouverte aux hommes en France et dans plusieurs pays européens - était de nature à prévenir la dépression du post-partum. Et la réponse est oui !
Les chercheurs ont étudié les données de plus de 13 000 mères et près de 11 000 pères dont les enfants sont nés en 2011, issus de la cohorte Elfe qui analyse les facteurs familiaux, économiques et socioculturels pouvant influencer les enfants. Au total donc, ce sont plus de 10 000 couples de parents qui ont été intégrés au dispositif.
Que montre l’étude ?
D’après les données analysées, 2 mois après la naissance, ce sont plus de 64 % des pères qui avaient pris un congé paternité, 17 % ayant l’intention de le faire et 19 % n’en ayant pas pris et ne l’envisageant pas. L’étude révèle également que 4,5 % des pères ayant pris un congé paternité, et 4,8 % de ceux projetant de le faire, présentaient une DPP, contre 5,7 % des pères n’ayant pas utilisé ni envisagé cette option. « Outre les avantages que le congé paternité peut conférer en matière de dynamique familiale et de développement des enfants, il pourrait donc avoir des effets positifs en matière de santé mentale des pères », commente Katharina Barry, doctorante Inserm à Sorbonne Université, l’une des autrices.
Et les mères ?
L’étude montre aussi que 16,1 % des mères dont le partenaire a utilisé son congé paternité présentaient une dépression du post-partum, contre 15,1 % de celles dont le partenaire avait l’intention de le faire et 15,3 % de celles dont le partenaire n’avait jamais envisagé ce congé. Donc le fait que le conjoint d’une jeune maman prenne un congé paternité ne semble pas avoir d’effet positif sur la santé mentale des mères. Du moins si l’on s’en réfère strictement aux chiffres… Mais les chercheurs avancent une hypothèse : « Il est possible que les pères dont la compagne est plus à risque de dépression prennent plus volontiers un congé paternité », précise Maria Melchior, directrice de recherche Inserm.
Et un congé plus long ?
Stricto sensu, « l’association négative observés chez les mères pourrait suggérer qu’une durée de 2 semaines de congé paternité n’est pas suffisante pour prévenir la dépression post-partum des mères ». Mais cela ne veut pas dire que ce congé paternel n’a pas été bénéfique pour la mère. Peut-être est-ce la durée, 2 semaines, qui reste dérisoirement courte au regard de l’implication héroïque, en particulier la nuit, que requiert l’arrivée d’un nouveau-né dans une famille pour les jeunes parents.
Votre pharmacien, un relais à solliciter
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