« En parler plus pour mieux la détecter ». C’est avec ce slogan que se déroule depuis le début du mois de juin, dans les pharmacies, les centres commerciaux ou encore les commerces de proximité, une campagne d’affichage digital destinée à mieux faire connaître l’endométriose. Car si 87 % des Français ont entendus parler de cette maladie inflammatoire chronique qui affecte une femme sur dix en âge de procréer (entre 1,5 et 2,5 millions de personnes), leur connaissance de ses manifestations et des répercussions sur le quotidien des personnes qui en souffrent reste limitée.
Vie personnelle et professionnelle chamboulée
L’endométriose se caractérise par le développement, en dehors de l’utérus, de tissu semblable à la muqueuse utérine, colonisant parfois d’autres organes (par exemple les ovaires, la vessie, le vagin ou le rectum) voire des ligaments ou des nerfs. Les symptômes sont nombreux : douleurs intenses pendant les règles (90%), crampes invalidantes au niveau du ventre (88 %), règles très abondantes (73 %), problématiques liées à l’infertilité (69 %) ou encore douleurs pendant les rapports sexuels (66 %). Ils varient d’une personne à une autre, ce qui rend complexe le diagnostic. D’autant qu’il n’y a pas de corrélation entre l’étendue des lésions et l’importance des symptômes (ils peuvent passer soit inaperçus, soit être douloureux, voire invalidants). Ils impactent de façon importante la vie des femmes qui en sont atteintes, certaines se retrouvant dans l’incapacité de mener une vie intime, familiale et professionnelle normale
Une faible spécificité des symptômes
En raison de la faible spécificité des symptômes, mais aussi du tabou autour des règles (64 % des Français estiment que parler des règles est tabou) et de la banalisation des douleurs (54 % pensent qu’il est normal d’avoir mal), le délai diagnostique de l’endométriose est de 7 ans en moyenne. Ce délai est notamment à l’origine d’une évolution silencieuse de la maladie, qui lui laisse le temps de s’aggraver et complexifie le traitement des patientes
Portée par le ministère de la santé, cette première campagne souhaite toucher l’ensemble de la société, aussi bien les femmes atteintes, que leur entourage, les milieux scolaires, universitaires et professionnels, afin de briser les tabous et d’encourager à en parler. Elle espère ainsi améliorer la détection et la prise en charge. A cet effet, la campagne renvoie vers le site Santé.fr qui dispose de nombreuses informations sur les symptômes, le diagnostic et les examens, les traitements possibles, les droits des patients, etc. Le ministère espère également inciter les professionnels de santé à se former à cette pathologie, notamment afin que les patientes soient systématiquement orientées vers les filières régionales dédiées.