L’Académie de Médecine s’inquiète pour nos yeux et ceux de nos adolescents. Le 29 juin 2021, elle a publié le rapport « Pollution lumineuse et santé publique » où elle met en garde contre la toxicité des LEDs pour la rétine, ainsi que la profusion des éclairages à lumière bleue qui favorise la myopie, perturbe le sommeil et peut, à terme, faire craindre une recrudescence de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).
Les ados particulièrement exposés
Les ados sont très exposés. Non seulement ils subissent, comme tous, « la débauche de lumière émise de façon ubiquitaire par les LEDs auxquels les yeux sont maintenant exposés, de jour comme de nuit, par les enseignes lumineuses criardes, l’éclairage urbain permanent, les phares automobiles éblouissants, les écrans- télévision, ordinateurs, tablettes, et surtout les téléphones portables ». Mais chez les enfants et adolescents, la nocivité de cette pollution lumineuse est aggravée par la transparence du cristallin. Surtout en cas de consommation nocturne d’écrans, inhibant la régénération des pigments rétiniens. En outre, les écrans trop près des yeux sollicitent exagérément l’accommodation de l’enfant. Ce que l’Académie considère comme « un des facteurs responsables de l’épidémie de myopie observée mondialement ».
Photo-toxicité rétinienne
Où se situe le danger des LEDs, si communs dans nos vies ? En cause : leur émission de rayons dans la bande bleue (entre 380 et 500 nm) du spectre visible, la plus proche du rayonnement ultra-violet. Et les lésions potentielles ? Il ne s’agit pas d’un photo-traumatisme comme après l’observation imprudente d’une éclipse. Il n’y a pas de brûlure rétinienne aiguë, avec perception immédiate d’une zone aveugle appelé scotome. Mais l’exposition répétée aux LEDs entraîne des lésions photochimiques au niveau cellulaire, sous l’effet d’une exposition chronique au polluant lumineux sans lésions visibles au fond de l’œil. Les académiciens redoutent même une incidence accrue de la DMLA sous l’effet d’années d’exposition à ces nouvelles sources lumineuses. Sans compter les perturbations du rythme biologique et du sommeil, particulièrement gênantes chez les ados.
Les recommandations de l’Académie
L’Académie suggère à tous de « se protéger contre la bande de longueur d’onde de 430 à 460 nm en favorisant les ampoules à lumière jaune et les LEDs n’émettant pas dans le bleu pour l’éclairage domestique ». Il faut également favoriser l’option filtre de lumière bleue pour les écrans, et regarder la télévision à une distance égale à 5 fois la diagonale de l’écran. Plus spécifiquement pour les ados, les parents sont invités à « limiter la durée d’exposition aux écrans : pas plus de 2 h par jour et pas après 21 h ». Et à « respecter une distance de lecture de 33 cm pour prévenir les effets de myopisation et de photo-toxicité des écrans en particulier ceux ces smartphones riches en lumière bleue ».