Le virus monkeypox ou mpox (appelée également variole du singe) continue à circuler « à bas bruit », selon le bilan publié mi-juin par Santé publique France. La France a connu un pic épidémique d’infections au virus lors de l’été 2022 avec 400 cas rapportés par semaine (et un total de 5 000 cas entre mai 2022 et mai 2023). Depuis, le nombre de cas a nettement diminué, avec toutefois une hausse modérée qui se maintient depuis décembre 2023 (7 cas déclarés, puis entre 12 et 14 cas entre janvier et avril 2024). Ces cas se concentrent en Ile-de-France (un tiers des signalements), mais des régions comme Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine ont rapporté un nombre de cas plus important en ce début d’année 2024. A ce jour, seul le clade II (variant du virus) a été identifié en France. C’est le variant qui domine dans l’épidémie mondiale actuelle.
Berceau en Afrique
La variole du singe est une pathologie infectieuse, proche de la variole humaine en moins contagieuse, due à un orthopoxvirus (famille de virus) qui se transmet à l’homme, non pas via les singes comme l’indique son nom, mais à partir des rongeurs. Selon l’Institut Pasteur, le réservoir animal n’a toutefois pas encore été formellement identifié. Identifiée pour la première fois chez l’être humain en 1970 en République démocratique du Congo (RDC), la maladie est présente de façon constante en Afrique centrale et de l’ouest. Elle est devenue mondiale en mai 2022, lorsqu’un grand nombre de cas se sont déclarés hors des pays d’origine du virus.
Des symptômes bien connus
L’infection par le virus Monkeypox débute par une fièvre, souvent forte et accompagnée de maux de tête, de courbatures et d’asthénie. Après 2 jours environ apparaissent des vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croutes puis la cicatrisation. Elles se concentrent plutôt sur le visage, les paumes des mains et les plantes des pieds. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. Des démangeaisons peuvent survenir. Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire et au niveau du cou ou au pli de l’aine. Des maux de gorge sont également signalés. La maladie, généralement bénigne, guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines.
Variant grave
La transmission entre humains se fait par contact direct avec les vésicules d’une personne malade mais aussi avec sa salive (postillons émis en parlant, gouttelettes en cas d’éternuement…), ses lésions cutanées, ou ses muqueuses. Il est également possible de se contaminer indirectement en utilisant les objets d’une personne malade (linge de bain, de lit, vêtements, vaisselle insuffisamment nettoyée…). C’est pourquoi un isolement des patients est recommandé durant tout l’épisode, jusqu’à disparition des dernières croûtes (le plus souvent trois semaines).
Une surveillance attentive
Si en France, le nombre de cas reste modéré, les autorités sanitaires mondiales s’inquiètent d’une augmentation brutale du nombre de cas en Afrique centrale en 2024 (triplement du nombre de cas sur les quatre premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2023). Par ailleurs, ces cas sont liés au clade I - seul variant signalé jusqu’à présent dans le pays, mais plus grave et plus mortel que le clade II - et touchent particulièrement les enfants : en République démocratique du Congo, les trois quarts des décès liés à la mpox de clade I ont été enregistrés chez les moins de 15 ans. Les chercheurs s’inquiètent également d’une transmission par voie sexuelle du clade I plus importante.
Une fois diagnostiquée, la maladie est soumise à une déclaration obligatoire, dans l’objectif de prévenir une diffusion large de la maladie dans la population générale, et notamment de détecter précocement l’introduction du clade I en France. Pour mémoire, depuis le mois de juillet 2022, une ligne téléphonique « Monkeypox info service » est accessible tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel).