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Le cerveau se dévoile peu à peu

Le cerveau se dévoile peu à peu

Par Viacheslav Yakobchuk

Des études récentes permettent de mieux comprendre comment notre cerveau fonctionne, avec pour objectif d’améliorer encore nos capacités à le soigner lorsqu’il est malade.

De nombreuses équipes de chercheurs s’intéressent à cet organe si particulier qu’est le cerveau. Leurs travaux améliorent petit à petit les connaissances des soignants et du grand public, donnant de l’espoir pour la lutte contre les maladies neurologiques.

Fragile face à l’alcool

Une équipe de l’université de Pennsylvanie (États-Unis) a examiné les IRM cérébrales de 36 678 patients adultes d’âge moyen et plus âgés, généralement en bonne santé, et a examiné la consommation d’alcool de ces personnes. Les résultats, publiés dans la revue scientifique Nature en mars 2022, ne sont guère réjouissants : « La consommation d’alcool est négativement associée aux mesures globales du volume cérébral, aux volumes de matière grise régionaux [contenant les neurones] et à la microstructure de la matière blanche [contenant les axones qui transmettent les informations] ». Le plus inquiétant étant que « la plupart de ces associations négatives sont apparentes chez les individus consommant en moyenne seulement une à deux unités d’alcool par jour », soit, en gros, deux bières. Autant dire que l’effet sur le cerveau de la consommation d’alcool se révèle beaucoup moins anecdotique qu’on ne le pense parfois.

 

Les clés pour accéder et soigner le cerveau

La barrière hémato-encéphalique est un dispositif qui protège le cerveau, en empêchant notamment toute arrivée de produits toxiques jusqu’à lui. Cependant, l’efficacité de cette protection rend très complexe le traitement des maladies neurologiques. Des chercheurs de l’université de Yale (États-Unis) ont publiés dans la revue scientifique Nature, début mars 2022, les détails d’un système qu’ils ont mis au point : il provoque l’ouverture de cette fameuse barrière durant quelques heures afin de permettre l’accès des médicaments à cet organe.

Pour cela, ils ont travaillé sur des souris adultes disposant d’une « voie de signalisation » impliquée dans le maintien de l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique, en l’occurrence un récepteur capable de moduler l’ouverture de la barrière grâce à l’injection d’un anticorps spécifique. Ainsi, elle demeure ouverte jusqu’à ce que l’anticorps soit éliminé par l’organisme. Cette découverte importante chez la souris est aussi une porte qui s’ouvre dans l’espoir d’une amélioration de la prise en charge chez l’homme des maladies du système nerveux central comme Parkinson ou la sclérose en plaques.

 

Un bonnet « laveur de cerveau »

L’armée américaine développe actuellement un projet de bonnet très particulier. Equipé de 4 capteurs et 2 stimulateurs, il permet de mesurer l’activité électrique du cerveau (à l’aide d’un électroencéphalogramme) et le flux sanguin. D’autres appareils complètent le dispositif. Ce bonnet, sur lequel travaillent les ingénieurs de la Rice University (États-Unis) notamment, a vocation à intervenir sur le système glymphatique. Ce dernier, découvert en 2012, est celui qui permet au cerveau, lorsqu’il est endormi, de se « nettoyer » en éliminant les déchets métaboliques grâce au liquide céphalo-rachidien (LCR).

L’objectif de ce programme de recherche américain est de mieux comprendre les particularités de ce système glymphatique d’une part, et d’en optimiser le fonctionnement d’autre part, en provoquant des stimulations électriques intracrâniennes et des impulsions sonores focalisées de faible intensité. Si l’armée espère ainsi améliorer les performances des soldats en les aidant à être bien reposés, les découvertes sur l’efficacité d’une telle technique pourraient à terme intéresser le grand public.

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