La maladie d’Alzheimer

Illustration - La maladie d’Alzheimer
Cette pathologie neuro-dégénérative touche concerne actuellement plus de 900 000 personnes. Chaque année, ce sont au moins 225 000 nouveaux cas qui sont recensés.

C’est une pathologie dont le nom est bien connu, même si le détail de son mode d’action l’est moins. Les personnes touchées par la maladie d’Alzheimer souffrent d’une démence, associant troubles de la mémoire, de la pensée et du comportement. Elle est d’apparition lente, mais ses symptômes s’aggravent au fil du temps. Au fur et à mesure du développement de la maladie, la diminution des capacités intellectuelles perturbe la vie quotidienne et mène à une dépendance et une altération de l’état général, aboutissant au décès. Cette maladie concerne environ 3 % des plus de 65 ans et plus de 20 % de la population âgée de plus de 80 ans.

Les deux formes de la maladie

La maladie d’Alzheimer peut être héréditaire dans de rares cas et donc liée à la présence de certains gènes bien identifiés actuellement. Cette forme concerne moins de 1% des cas en France et se déclare alors de façon précoce, c’est-à-dire avant 60 ans. Cependant, l’immense majorité des patients souffrent de la forme non héréditaire, appelée également « sporadique ».

Quel est le mécanisme en cause ?

La maladie d’Alzheimer est liée à la destruction des cellules nerveuses au niveau du cerveau. C’est cette altération qui provoque les troubles de la mémoire et du comportement.  Le mécanisme provoquant la destruction des neurones implique le développement, localement, de deux types de structures anormales, repérables notamment grâce un examen par PET scan : les plaques et les écheveaux.
Composées essentiellement de protéine dite bêta-amyloïde, les « plaques amyloïdes » sont des agrégats qui se forment autour des neurones.
Les « écheveaux » sont, quant à eux, des fibres torsadées d’une autre protéine appelée « tau » qui s’accumulent à l’intérieur des cellules, atteignant progressivement plusieurs zones du cerveau.

  • Si le développement des plaques et écheveaux se retrouve chez l’ensemble des personnes au cours du vieillissement, celles qui sont atteintes de la maladie d’Alzheimer sont beaucoup plus massivement touchées. Les chercheurs ont également noté que le développement de ces structures se fait d’abord dans les zones jouant un rôle essentiel dans la mémoire, avant de toucher d’autres aires du cerveau.

Quels sont les symptômes ?

Contrairement aux idées reçues, la maladie d’Alzheimer ne provoque pas seulement des troubles de la mémoire. D’autres fonctions sont rapidement impactées, comme le langage, la concentration, la capacité à mener à bien des tâches notamment du quotidien.

  • Les troubles de la mémoire

C’est le trouble le plus connu. C’est aussi celui qui est remarqué le premier par l’entourage. Les oublis peuvent d’abord concerner les événements récents, puis c’est la mémoire à moyen et long terme qui se trouve affectée. La mémoire dite « procédurale » est celle qui demeure la plus longtemps préservée. Elle concerne les modes opératoires : savoir jouer d’un instrument de musique, faire ses lacets, faire fonctionner le téléviseur…
La mémoire perturbée entraîne à terme une confusion dans le temps (oubli des saisons, de la date, de l’heure) et dans l’espace (perte des itinéraires, jusqu’aux repères familiers comme la localisation de chaque pièce dans la maison).

  • Les troubles du langage

Les troubles du langage suivent de près ceux de la mémoire. La personne malade éprouve des difficultés à se faire comprendre et à comprendre ce qu’on lui dit. Le vocabulaire devient moins précis, plus générique et les confusions entre mots phonétiquement proches sont courantes.

  • La difficulté à réaliser certains gestes, certaines tâches

Les gestes complexes deviennent difficiles à réaliser, qu’il s’agisse de s’habiller, d’utiliser un appareil… De même, les fonctions exécutives vont être altérées : il devient difficile de s’organiser, de planifier les journées. Réaliser plusieurs tâches simultanément devient également compliqué au fur et à mesure de l’avancée de la maladie.

  • Les troubles de la reconnaissance

La personne malade peut avoir des difficultés à reconnaître les personnes de son environnement. Cependant, ce trouble de la reconnaissance n’est pas seulement visuel. Il concerne aussi les sensations. En effet, le malade peut oublier le bruit que fait tel appareil ménager ou l’odeur de tel fruit. Ces perturbations interfèrent avec la compréhension du monde qui entoure le patient et ajoute à sa confusion.

  • Les troubles de l’humeur

C’est un symptôme moins connu de la maladie d’Alzheimer : les personnes touchées peuvent voir leurs émotions perturbées, plus ou moins intensément selon les cas. Elles peuvent être saisies d’une forte anxiété, de peurs presque irrationnelles, d’une grande tristesse. Les changements d’humeur peuvent être très rapides, provoquant des colères inattendues tout comme des élans joyeux imprévisibles.

  • Les troubles du comportement

Le comportement de la personne et son caractère peuvent être modifiés par la survenue de la maladie d’Alzheimer. Cette modification sera plus intense à mesure que la maladie se développera. Ainsi, la personne pourra devenir agitée voire agressive par moments.

Les traitements

La prise en charge médicamenteuse de la maladie d’Alzheimer a malheureusement une efficacité limitée. Les deux classes de médicaments indiqués dans la maladie d’Alzheimer sont les inhibiteurs de la cholinestérase et la mémantine. Ces traitements ne sont pas prescrits systématiquement et ne sont d’ailleurs plus remboursés depuis le 1er Août 2018.
Actuellement, la Haute Autorité de santé (HAS) préconise de privilégier une approche globale, non médicamenteuse, pour améliorer la qualité de vies des patients et aidants.

 

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