Le communiqué de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ne laisse pas de place au doute : « Le laboratoire Astellas Pharma a décidé d’arrêter la commercialisation de toutes les présentations de la spécialité Josacine (comprimé et suspension buvable). » Et l’organisme public de préciser : « Cet arrêt de commercialisation n’est pas lié à une problématique de qualité, de sécurité, ni d’efficacité du médicament, mais à une décision industrielle du laboratoire. »
Les derniers stocks de Josacine devraient être épuisés d’ici à la fin du mois de mars 2023. Et comme aucune autre spécialité à base de josamycine n’est disponible en France, cette molécule disparaîtra complètement des pharmacies françaises à partir du mois d’avril.
Une fin précipitée
Le laboratoire voulait initialement éviter de stopper trop brusquement la mise à disposition de cet antibiotique de la famille des macrolides. Il avait à cette fin constitué des stocks dans le but de garantir un arrêt progressif, sur plusieurs années. Mais « la consommation a été plus importante qu’envisagée, en particulier dans le contexte de tension sur l’ensemble des antibiotiques. Cela a donc conduit à un épuisement plus rapide que prévu », écrit encore l’ANSM.
Pharmaciens et médecins peuvent consulter les recommandations récentes des sociétés savantes d’infectiologie : celles-ci ont en effet récemment évalué comment remplacer au mieux la Josacine par d’autres macrolides.
Pour rappel, ce médicament a été longtemps lié dans l’imaginaire collectif à un fait divers marquant : le décès d’une fillette de 9 ans empoisonnée par la consommation de ce médicament car le flacon avait été contaminé par du cyanure à des fins criminelles. Ni la sécurité du traitement ni son mode de fabrication n’avaient été contestés dans cette triste affaire très médiatisée.