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La dispensation de la quétiapine change

La dispensation de la quétiapine change

Par pikselstock

Les ruptures de stock de ce médicament antispychotique obligent les modalités de délivrance à s'adapter.

Les spécialités à base de quétiapine font l’objet de très fortes tensions d’approvisionnement sur tous les dosages. Selon l'Agence du médicament, l’ANSM, cela s'explique par « un problème de production rencontré par le fabricant Pharmathen International, qui travaille pour plusieurs laboratoires ». La façon de les prescrire et de les délivrer ont évolué depuis le 14 février 2025, dans l’objectif de limiter les conséquences de ces ruptures de stock sur la prise en charge des patients. Les autorités sanitaires ont décidé de mettre en place deux types d'actions complémentaires.

Recours aux préparations magistrales

Cet antipsychotique atypique, indiqué dans le traitement de la schizophrénie, des troubles bipolaires et de la dépression majeure, n'est habituellement pas présent sur le marché français sous des formes à libération immédiate (appelée LI). Mais ce sont pourtant bien des gélules versions LI que les pharmacies dotées de préparatoires, c’est-à-dire qui sont autorisées à fabriquer des médicaments, vont bientôt proposer à l'ensemble des officines pour remplacer les comprimés à libération prolongée (LP) trop peu disponibles. Ce switch devra être réalisé sur la base de la dose journalière prescrite car, selon les données de la littérature, « il est recommandé de maintenir la même dose totale quotidienne pour le passage de la forme LP à la forme LI ». En pratique, un tableau d’équivalence est à la disposition des pharmaciens.
À ceux qui s'interrogeraient sur la pertinence du passage d'une administration quotidienne d'un comprimé LP à celle de deux gélules LI administrées en une seule prise, l'ANSM indique que « le profil d'exposition systémique à la quétiapine, influencé par le rythme d’administration et la différence de formulation (gélule LI versus comprimé LP), est par nature différent [mais que] cette variation pharmacocinétique ne devrait pas entraîner de répercussions cliniques significatives ». Cependant, « une vigilance accrue est recommandée durant la période de transition ». Les experts de l'Agence invitent les patients à « voir leurs médecins en cas d’effet indésirable ou de symptôme clinique qu’ils jugeraient inhabituel lié à ce changement de médicament ».

Déconditionnement obligatoire pour le 50 mg

D'autre part, pour gérer au mieux les stocks résiduels, la délivrance à l'unité est à présent obligatoire concernant le dosage à 50 mg LP (et optionnel pour les autres). L'objectif est de ne dispenser que la quantité nécessaire, notamment lors d’une initiation de traitement durant laquelle les doses à prendre augmentent petit à petit. Pour cela, les pharmaciens sont autorisés à ouvrir les boites et à ne dispenser qu’une seule plaquette de 10 comprimés au patient.
En parallèle, l'ANSM, en concertation avec le Collège national des universitaires de psychiatrie, demande aux médecins de « ne plus initier de traitement par quétiapine LP, sauf pour les patients présentant un épisode dépressif caractérisé dans le cadre d’un trouble bipolaire ». L'Agence a également indiqué avoir demandé aux laboratoires concernés d’« identifier quels médicaments à base de quétiapine à libération immédiate ou prolongée pourraient être importés, quel que soit le dosage ».

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