Le concept de détox a le vent en poupe depuis plusieurs années. Cependant il a des significations variables selon qui l’emploie, et il peut donc recouvrir des pratiques plus ou moins extrêmes. De façon certes un peu caricaturale, il s’agit de limiter les apports alimentaires pour préférer les légumes et les smoothies à la charcuterie et à l’alcool. Si cette conversion peut être intéressante notamment les lendemains de fête, il ne faut pas forcément lui accorder l’effet miraculeux que certains lui prêtent.
Selon ses adeptes et ceux qui font commerce de cette pratique, les cures seraient « hypotoxique », « détoxifiantes », permettant un « nettoyage interne » ou une « dépollution », comme si notre corps s’apparentait à une plomberie encrassée par les excès alimentaires dont il faudrait récurer les tuyaux… à coups de soupe et autres jus de fruits et légumes mêlés de super-aliments antioxydants tels que les baies de Goji, les pistaches ou encore le curcuma.
« Quand il fonctionne bien, notre organisme se débarrasse d’absolument tout ce qu’il ne veut pas garder, explique le Pr Lecerf, nutritionniste. Nos organes éliminent nos déchets par les reins via l’urine, la peau grâce à la transpiration ou encore le foie au moyen de la bile. On n’a une cholestase hépatique ou une intoxication urémique que lorsqu’on souffre d’une pathologie sévère, ce n’est pas du tout une situation qui peut se rencontrer en dehors de ces cas. »
Pour lui, « l’ennui avec ces notions de détox, c’est que cela laisse entendre que notre alimentation nous empoissonne, ce qui est complètement faux. La toxine n’est pas un concept nutritionnel, cela véhicule un mauvais message, reposant sur un fonctionnement du corps inventé, pas du tout conforme à la réalité.»
S’il est bien-sûr recommandé d’avoir une alimentation équilibrée et de limiter la quantité d’alcool ingérée, il n’est pas du tout nécessaire de recourir à des cures détox pour permettre à son corps d’être en bonne santé.