Les édulcorants sont utilisés dans l’alimentation pour réduire la teneur en sucre ajouté, ainsi que le nombre de calories qui y sont associées, tout en maintenant le goût sucré des produits. De nombreux aliments et boissons (sodas light, yaourts, sucrettes…) contenant des édulcorants sont consommés quotidiennement par des millions de personnes. Depuis plusieurs années, l’innocuité de ces additifs alimentaires fait l’objet de débats. Afin d’évaluer le risque de cancer lié à ces produits, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, de l’INRAE, du Cnam et de l’Université Sorbonne-Paris Nord, réunis au sein de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren), ont analysé les données de santé et de consommation d’édulcorants de plus de 100 000 Français et Françaises participant à l’étude de cohorte NutriNet-Santé.
Cancer du sein et cancers liés à l’obésité
Les scientifiques ont constaté que, comparés aux non-consommateurs, les personnes qui utilisaient le plus d’édulcorants, en particulier d’aspartame et d’acésulfame-K, avaient un risque plus élevé de développer un cancer, tous types confondus. Cela a particulièrement été observé pour le cancer du sein et les cancers liés à l’obésité, c’est-à-dire les cancers du foie, du pancréas, de la vésicule biliaire, mais aussi du colon et de l’utérus.
« Ces résultats ne soutiennent pas l’utilisation d’édulcorants en tant qu’alternatives sûres au sucre et fournissent de nouvelles informations pour répondre aux controverses sur leurs potentiels effets néfastes sur la santé. Ils fournissent par ailleurs des données importantes pour leur réévaluation en cours par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et d’autres agences de santé publique dans le monde », a indiqué Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm et coordinatrice de l’étude. Des recherches supplémentaires utilisant d’autres cohortes à grande échelle seront nécessaires pour venir reproduire et confirmer ces résultats.