Développée en 1912 par la firme pharmaceutique Merck, la MDMA, une substance synthétique dérivée de l’amphétamine, a été utilisée pendant un temps, de manière limitée, dans le cadre de consultations psychiatriques mais n’a finalement jamais obtenu le statut de médicament. Si son usage actuel se cantonne donc au marché des drogues illicites pour son effet stimulant sur le système nerveux central et sa faible action hallucinogène plutôt décrite comme une stimulation de la conscience sensorielle, son retour dans un cadre médical n’est pas impossible.
Une cible : le syndrome de stress post-traumatique
La Food and drug administration (FAD), l’équivalent aux Etats-Unis de notre agence national du médicament, est en effet en train de d’analyser le dossier de demande de mise sur le marché de cette substance déposé par une association militant pour une utilisation médicale des psychotropes. Cette dernière vient en effet de clore deux essais cliniques dont les résultats montrent un effet probant de la MDMA dans le traitement du syndrome de stress post-traumatique, avec un niveau d’effets indésirables très faible. Actuellement, cette pathologie est généralement prise en charge avec une combinaison d’antidépresseurs et de thérapie cognitivo-comportementale qui donne de faibles résultats et se révèle donc d’une aide toute relative pour les patients.
Une première
En 2017, la FDA avait déjà a accordé à l’utilisation médicale de la MDMA la désignation de « thérapie innovante », un statut qui accélère le développement et l'examen de médicaments destinés à traiter une maladie grave et qui, selon les preuves cliniques préliminaires, pourraient constituer une amélioration substantielle par rapport aux thérapies disponibles. Amy Emerson, la responsable de l’association qui demande l’entrée du psychotrope dans l’arsenal thérapeutique autorisé aux Etats-Unis a déclaré que « si elle est approuvée, la thérapie assistée par la MDMA serait la première utilisant des psychédéliques ce qui, nous l'espérons, générera des investissements supplémentaires dans de nouvelles recherches en santé mentale ».