Les patients dialysés d’Ile-de-France pourraient-ils faire les frais des Jeux olympiques et paralympiques (JO) ? C’est ce que redoutait l’association France Rein, qui reste attentive à la situation de ces malades durant cette période festive. Les patients insuffisants rénaux (c’est-à-dire dont le fonctionnement des reins n’est plus suffisant pour filtrer correctement le sang de l’organisme) doivent avoir recours, trois fois par semaine à un traitement d’une durée de plusieurs heures, la dialyse. Ce procédé médical est destiné à pallier, partiellement, l’insuffisance rénale. Il ne « peut être raisonnablement retardé sans mettre la vie des patients en danger », insiste France Rein.
Permanence des soins en question
Or en Ile-de-France, certains centres de dialyse sont situés proche ou dans les zones rouges, c’est-à-dire dans lesquelles s’appliquent des restrictions de circulation. « Pendant les JO, les déplacements vont être contraints et parfois très difficiles, […] et si certains centres […] vont pouvoir s’adapter en modifiant les jours et/ou les horaires de traitement […], ces efforts ne suffiront pas à permettre une permanence des soins de dialyse dans les conditions imposées actuellement » s’inquiétait l’association en amont de l’événement. L’Ile-de-France compte 111 centres de dialyse. Seulement deux sont implantés stricto sensu dans une zone rouge avec filtrage pour toute la durée des Jeux, à savoir dans le VIIIe arrondissement, a évalué l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile de France. Les autres centres qui sont en zone rouge ne le seront que sur une période réduite.
20 centres difficiles d’accès
Toutefois, France Rein prend en compte le fait que certains centres ne seront accessibles aux patients qu’en traversant des zones à accès limité. L’association estime qu’en réalité ce sont entre 15 et 20 centres qui pourraient être concernés par un problème d’accès pendant les JO. Aussi a-t-elle demandé que tous les malades dialysés franciliens puissent bénéficier d’un accès prioritaire à leurs soins et puissent bénéficier des voies prioritaires quel que soit leur moyen de transport. Face à cette inquiétude, l’ARS Ile-de-France s’est voulue rassurante. Elle précise ainsi que les patients en possession d’une prescription médicale de transport pourront accéder aux centres situés en zones rouges en taxi, voiture de transport avec chauffeur (VTC), véhicule sanitaire léger, taxis conventionnés ou ambulances.