Même si le teint halé peut donner bonne mine, il convient de se protéger du soleil pour éviter d’en subir les méfaits. Se débarrasser de nos idées reçues est essentiel pour rester raisonnable dans notre rapport au bronzage.
- Il faut d’abord passer par les coups de soleil pour bronzer = FAUX
C’est un cliché souvent relayé. Il est non seulement trompeur mais également dangereux. Car cette idée peut inciter les personnes à attraper de « petits » coups de soleil dans le but d’obtenir ensuite un ton cuivré plus prestement. Or, explique la Ligue contre le cancer, « dans tous les cas, un coup de soleil est déjà une lésion cutanée ». Et de poursuivre : « Les coups de soleil légers provoquent, outre la douleur, un épaississement de la peau. Si le coup de soleil est plus important (brûlure, cloques), la peau pèle et laisse la place à un nouveau tissu plus fragile, susceptible de brûler à son tour.» C’est donc un cercle vicieux. La seule chose à faire si vous avez un coup de soleil est d’attendre qu’il guérisse avant toute réexposition même légère. Et de mieux vous protéger la prochaine fois pour vous prémunir d’autres lésions !
- Les coups de soleil de l’enfance sont sans conséquence à l’âge adulte = FAUX
Il n’y a pas de prescription en matière de coups de soleil… « 80 % des cancers de la peau sont liés à une exposition excessive au soleil, principalement des expositions régulières et intenses pendant l’enfance », affirme la Ligue sur son site. Bien entendu, fort heureusement, tous les coups de soleil de l’enfance ne donnent pas des cancers à l’âge adulte ! Mais à présent que l’on est conscient des dangers avérés du soleil sur les enfants, il faut impérativement protéger leur peau, encore immature et fragile, des UV. Ainsi, on emmènera un enfant à la plage en dehors des heures les plus chaudes, on l’installera à l’ombre avec un tee-shirt couvrant et un short, un chapeau à larges bords et des lunettes de soleil, et on l’enduira régulièrement de crème solaire SPF 50+. Le pharmacien saura conseiller la bonne protection solaire pour l’enfant.
- Plus besoin de se protéger une fois que l’on a commencé à bronzer = FAUX
Une peau hâlée n’est pas une peau naturellement protégée ! Il faut continuer à la protéger du soleil avec les bons réflexes habituels : éviter les heures trop chaudes, rechercher l’ombre, porter des vêtement amples, légers, couvrants, un grand chapeau, des lunettes de soleil. Et bien sûr s’enduire régulièrement de crème solaire à indice élevé sur les endroits laissées nues.
- Certains UV peuvent provoquer des lésions de l’ADN = VRAI
En atteignant la peau, les doses excessives d’UV agressent les cellules cutanées et peuvent provoquer des lésions de l’ADN des cellules exposées, qui risqueront d’entraîner par la suite des cancers de la peau. Ce sont toujours les UV qui sont en cause. Si les rayons ultraviolets B (UVB) sont largement responsables des effets nocifs du soleil, il est important de se protéger aussi des ultraviolets A (UVA), également reconnus mutagènes.
- Tout le monde peut bronzer, il suffit d’y mettre la dose = FAUX
Les personnes rousses, par exemple, fabriquent peu ou pas de pigments bruns, ceux précisément qui permettent le bronzage. Nous sommes donc très inégaux face au sacro-saint bronzage en fonction de notre phototype. Et il faut en tenir compte pour adapter sa protection solaire à celui-ci ainsi qu’à l’indice UV du jour.
- On bronze mieux si l’on a préparé sa peau UV avant = FAUX
On prend juste un risque supplémentaire ! Puisque les dangers liés au bronzage en cabine iront s’additionner à ceux liés à l’exposition solaire en plein air. « Depuis le milieu des années 2000, le lien est établi entre l’exposition aux UV artificiels et un risque accru de survenue des cancers de la peau », écrit la Ligue. Depuis des années, les connaissances scientifiques ont documenté les effets sanitaires des rayonnements ultraviolets artificiels, et l’Anses a publié plusieurs expertises sur le sujet. « Les cabines de bronzage émettent des rayonnements à forte intensité, équivalant à l’exposition à un soleil tropical », précise la Ligue. Les doses reçues en cabines de bronzage se cumulent à celles reçues naturellement. « Elles provoquent des dommages de l’ADN et augmentent le risque de cancers cutanés », note la Ligue.
- Il faut surveiller tous ses grains de beauté = VRAI
Ce terme poétique désigne en fait différents types de lésions pigmentées de la peau : des naevus, des papillomes, des verrues… « Seules les lésions contenant des cellules fabriquant du pigment mélanique, que l’on appelle naevus mélanocytaires, peuvent être à l’origine de cancers de la peau », explique la Ligue. Les autres sont sans danger, mais nous ne sommes pas dermatologues, et dans le doute face à un « grain de beauté » qui apparaît, ou change d’aspect, de couleur, s’étend ou saigne, il est très important de consulter rapidement. Le pharmacien peut aussi dans un premier temps être de bon conseil pour évaluer le degré d’urgence avec lequel la personne doit aller montrer son « grain de beauté » à un dermatologue.
- Le soleil améliore le traitement de certaines maladies = VRAI et FAUX
C’est vrai par exemple pour le rachitisme (moins de 10 à 15 minutes d’exposition par jour suffisent !) C’est le cas aussi pour le psoriasis, en association avec d’autres traitements, et pour les eczémas. Mais c’est l’inverse pour l’acné, même si sur le moment on a l’impression que les boutons disparaissent miraculeusement dès que l’on bronze un peu. Mais gare au retour de bâton, ou plutôt de boutons ! Les douleurs articulaires sont également un bon exemple d’un sentiment d’amélioration (la chaleur fait du bien, il est vrai) mais qui ne doit en aucun cas occulter la nécessité de rechercher une prise en charge de la cause de ces douleurs.