La mise sur le marché d’une nouvelle formule pour le Lévothyrox, une spécialité destinée à traiter les troubles de la thyroïde, avait été à l’origine de vives tensions entre patients, autorités de santé et le laboratoire Merck dès avril 2017. A cette période, de nombreux patients avaient ressenti des effets indésirables (maux de tête, insomnies, vertiges…) qu’ils soupçonnaient d’être liés à la présence d’excipients différents. Merck avait alors accepté de mettre à disposition l’Euthyrox, dont la formule est identique au Lévothyrox ancienne formule, le temps pour tous les patients de trouver le bon équilibre avec les nouvelles présentations.
Cette période de transition se terminant initialement à la fin de l’année 2021, l’Euthyrox aurait dû complètement disparaître des tiroirs des pharmacies françaises prochainement. Mais c’était sans compter sur la crise sanitaire et la volonté des autorités de santé de ne pas obliger les patients prenant ce traitement à un changement brutal. En effet, « certains patients n’[ont] pas été en mesure de se préparer à la transition vers des alternatives thérapeutiques à l’ancienne formule de Levothyrox dans le contexte de l’épidémie mondiale de Covid-19 et de ses conséquences sur l’organisation des soins ».
Ainsi l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a-t-elle demandé en avril 2021 au laboratoire Merck de poursuivre la mise à disposition de ce médicament dans notre pays au-delà des délais prévus initialement et ce au moins jusqu’à la fin de l’année 2022.
Cependant, cette mesure demeure transitoire : il est donc toujours recommandé aux médecins de ne pas initier de traitement avec Euthyrox, et de permettre aux patients de débuter dès que possible l’introduction du traitement dans sa nouvelle formulation.
