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Et si c’était une dépression ?

Illustration -  Et si c’était une dépression ?
Se sentir triste ou être déprimé ne signifie pas forcément qu’on souffre de dépression. Alors comment la reconnaître ? Quel traitement choisir pour aller mieux ?

La dépression peut se manifester par de très nombreux symptômes, à la fois psychiques, physiques et comportementaux. Plus ou moins marqués selon les personnes et selon les moments, ils provoquent une souffrance qui ne doit pas être négligée. Si l’on utilise, en langage courant, le terme de dépression, les soignants utilisent plutôt celui d’« épisode dépressif caractérisé » ou EDC.

Quels sont les symptômes d’une dépression ?

Pour poser le diagnostic d’un épisode dépressif caractérisé, le médecin va rechercher des symptômes précis. Les signes principaux sont les suivants :

  • vivre une période d’au moins deux semaines consécutives en se sentant triste, déprimé, sans espoir, quasiment toute la journée et presque tous les jours ;
  • vivre une période d’au moins deux semaines consécutives en ayant perdu tout intérêt pour les activités qui donnent habituellement du plaisir, quasiment toute la journée et presque tous les jours.

Des symptômes secondaires sont également recherchés. Il s’agit notamment de :

  • perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours ;
  • insomnie ou hypersomnie presque tous les jours ;
  • agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours ;
  • fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours ;
  • sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée presque tous les jours ;
  • difficultés de concentration ou de l’aptitude à penser presque tous les jours ;
  • pensées de mort récurrentes, idées suicidaires récurrentes.

Les personnes qui présentent au moins l’un des deux symptômes principaux, accompagné d’au moins trois symptômes secondaires, avec un retentissement sur la vie quotidienne et une perturbation des activités habituelles sont diagnostiquées comme souffrant d’un EDC.

Est-ce de l’anxiété ?

La dépression et les troubles anxieux sont deux maladies psychiques différentes, même si elles ont des symptômes qui peuvent être communs, tels que les troubles du sommeil, les perturbations de l’appétit... Par ailleurs, certains signes d’anxiété peuvent être présents en cas de dépression. Il est cependant important de bien différencier la dépression des troubles anxieux car la prise en charge, qu’il s’agisse de médicaments ou de suivi psychologique, n’est pas la même.

Qui est concerné ?

La dépression peut survenir à tous les âges de la vie (bébés, enfants, adolescents, adultes, personnes âgées), avec des manifestations différentes.
L’enquête Baromètre santé 2017 réalisée par Santé publique France a montré que les personnes sans emploi et celles au foyer déclarent presque deux fois plus souvent un épisode dépressif caractérisé que les actifs occupés. Les femmes sont également plus touchées : elles souffrent d’un EDC deux fois plus souvent que les hommes. D’un point de vue économique, les personnes ayant des revenus élevés sont moins à risque.

La survenue d’un épisode dépressif caractérisé peut être liée à certaines périodes de la vie ou de l’année. En effet, l’EDC peut être saisonnier, et survenir notamment au moment où la luminosité (mais aussi les interactions sociales) est moindre, c’est-à-dire en hiver. Il peut également faire suite à un deuil. Dans ce cas, il est évidemment normal de ressentir une profonde tristesse, mais si les symptômes persistent sur une longue période ou sont particulièrement « envahissants », il est recommandé de ne pas les banaliser. L’EDC peut aussi être déclenché par un accouchement, on parle alors de de dépression du post-partum, à ne pas confondre avec un baby-blues. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à en parler avec un soignant.

Guérit-on de la dépression ?

Une guérison est bien-sûr possible, mais le risque de réapparition des symptômes est important. Ce risque de récidive est particulièrement aigu si les conditions qui ont favorisé l’apparition de la dépression se répètent. C’est pourquoi il est conseillé d’associer à un traitement médicamenteux une prise en charge psychologique. Il est en effet démontré que lorsque la personne bénéficie de traitements et d’un suivi adéquats, le risque de réapparition des symptômes et la souffrance sont largement diminués. Tout cela plaide en faveur d’une prise en charge efficace et précoce de la maladie.

Quels traitements soignent la dépression ?

La prise en charge de la dépression associe généralement la prise de médicaments modulant l’humeur à une psychothérapie.
La psychothérapie, notamment les thérapies cognitives et comportementales, est conseillée pour travailler sur les raisons qui ont mené à cet état dépressif, et sur ce qui peut être fait pour en sortir.

En parallèle, les médicaments peuvent aider à retrouver un fonctionnement quotidien plus normal, en réduisant les perturbations du sommeil, de l’appétit, de l’organisation de la réflexion et en luttant contre l’anxiété. Les antidépresseurs agissent au niveau du cerveau en modulant la nature et la quantité de neuromédiateurs, ces messagers chimiques qui permettent aux neurones de communiquer.  Il faut savoir que les effets bénéfiques des antidépresseurs mettent plusieurs semaines à se faire sentir. C’est pourquoi ils sont souvent prescrits - au moins au début - en association avec un traitement anxiolytique qui, lui, agit beaucoup plus rapidement et apporte un soulagement des symptômes les plus aigus.

 

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