Face à une douleur du genou (appelée également gonalgie), un examen d’imagerie peut s’avérer nécessaire pour en déterminer la cause et proposer un traitement adapté. Mais le recours à l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) n’est pas toujours justifié. La Haute Autorité de santé (HAS) et le Conseil national professionnel de radiologie et imagerie médicale (G4) ont publié des recommandations précisant quand et à quels types d’examens d’imagerie recourir.
Qu’est-ce que la gonalgie ?
La gonalgie est très fréquente, puisque 25 % des femmes et 22 % des hommes sont concernés par ces douleurs. Celles-ci peuvent être très handicapantes et survenir à la suite d’un choc (accident de voiture, blessure sportive) ou en dehors de tout traumatisme. Dans ce cas, l’arthrose est souvent en cause après 40 ans.
L’examen clinique avant tout
Avant toute imagerie, la HAS et le G4 rappellent qu’il est nécessaire que le patient soit minutieusement ausculté et interrogé par le médecin, qui pourra ainsi formuler des hypothèses sur la cause. En cas de gonalgie non traumatique, l’examen clinique permettra notamment d’éliminer une arthrite septique, un cas rare mais qui nécessite une ponction articulaire en urgence.
L’IRM pas systématique
A l’issue de l’examen clinique, le médecin peut être amené à demander une imagerie. « Dans ce cas, le premier examen à réaliser est une radiographie », jugent la HAS et le G4. « Souvent, cet examen d’imagerie suffit. L’IRM est rarement nécessaire. Or on constate une augmentation régulière de la réalisation d’IRM des membres inférieurs depuis quelques années (6 % par an environ) alors que dans près de deux tiers des cas, le recours à cet examen n’est pas justifié ».
Des fiches pour guider médecins et patients
Deux fiches pour décider quel examen faire en fonction du cas clinique ont été élaborées pour guider les médecins, généralement généralistes et urgentistes. Dans le cas d’une gonalgie non traumatique, la recommandation est de réaliser une radio si c’est un premier épisode ou un épisode inhabituel. Si la radio montre des signes d’arthrose, l’IRM n’est pas indiquée. Mais si elle ne suffit pas à expliquer l’origine de la douleur ou si elles mettent en évidence un autre problème que l’arthrose, l’IRM ou d’autres examens comme l’échographie ou le scanner peuvent être faits.
En cas de gonalgie traumatique, c’est la situation clinique du patient qui détermine le besoin de recourir à l’imagerie. Si les radios montrent une fracture, un avis chirurgical s’impose. Sinon, l’IRM peut être utile dans certains cas si une lésion des ménisques ou des ligaments est suspectée.
Un document très didactique à destination des patients a également été publié. Intitulé « Document pour les usagers, douleur au genou chez l’adulte, quelle imagerie ? », il est disponible sur le site de la HAS.