Une étude française s’est penchée sur le risque de méningiome, une tumeur des méninges (les membranes qui entourent le cerveau), chez les femmes ayant pris des médicaments dits progestatifs au long cours. Ces médicaments peuvent être prescrits pour faire fonction de pilule contraceptive mais aussi pour traiter des problématiques gynécologiques comme l’endométriose, ou encore pendant le parcours de procréation médicalement assistée (PMA).
Une augmentation du risque de méningiome
L’étude a montré une augmentation du risque de méningiome chez les femmes ayant pris au long cours ces progestatifs. Plus précisément, les experts observent qu’il y a un risque deux fois plus important de méningiome avec la spécialité Surgestone et 3,5 fois plus important avec Colprone. Enfin, Depo Provera (qui est présenté sous la forme d’une solution à injecter) est associé à un risque 5,6 fois plus élevé de méningiome que dans la population générale.
Ces résultats ne surprennent pas vraiment les soignants car d’autres études avaient déjà identifié le sur-risque de méningiome pour les patientes traitées au long cours par trois autres progestatifs que sont l’Androcur, le Lutéran et le Lutényl.
Limiter au maximum le risque
D’après les recommandations de l’ANSM, « le traitement doit être prescrit à la dose minimale efficace avec une durée d’utilisation la plus courte possible ». Ses recommandations concernant la prévention et le suivi des patientes sont également de faire réaliser une IRM cérébrale en cas de signes évocateurs d’un méningiome, c’est-à-dire en cas de maux de tête récidivants, troubles de la vision, du langage, de la mémoire et de l’audition, nausées, vertiges, convulsions, perte de l’odorat, faiblesse ou paralysie. Selon l’Agence du médicament, « le méningiome peut être unique ou multiple et sa croissance est lente. Même si le plus souvent ces tumeurs sont bénignes, elles peuvent grossir et comprimer les structures neurologiques, ce qui nécessite un geste chirurgical de décompression ou d’exérèse, intervention qui n’est jamais anodine ».
Concernant les patientes qui continuent à être traitées par progestatifs, « une IRM cérébrale est recommandée en cas de facteurs de risque, puis après un an de traitement, à 5 ans et tous les deux ans. »