Depuis l’automne, un nouveau traitement de la crise migraineuse, Vydura (rimégépant) est commercialisé en France. La migraine touche 12% de la population. Elle est la deuxième maladie neurologique la plus fréquente, mais de nombreux patients atteints restent non diagnostiqués et insuffisamment traités, précise la Société française d’étude des migraines et céphalées (SFEMC). Les crises de migraine se caractérisent par des épisodes répétés de maux de tête souvent intenses, appelés céphalées, plus ou moins accompagnés d’une envie de vomir, une gêne à la lumière ou au bruit, qui peuvent durer de quelques heures à quelques jours et clouer le patient au lit dans le noir. Les répercussions sur la qualité de vie ne sont donc pas négligeables. La crise migraineuse est parfois précédée de troubles transitoires de la vision appelé aura. A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement curatif permettant de faire disparaître définitivement la migraine.
Dans l’urgence…
A ce jour, parmi les traitements possibles, deux options existent. La première consiste à traiter la crise dès que les maux de tête surviennent, afin de les faire disparaître, et s’adresse à tous les migraineux. Il s’agit de prendre un antalgique (paracétamol), de l’aspirine ou un anti-inflammatoire non stéroidien, AINS (ibuprofène, kétoprofène, etc) - en cas de crise légère à modérée. En cas d’inefficacité, d’échec ou de crise sévère, on peut leur associer un triptan (médicament vasoconstricteur, c’est-à-dire qui réduit la dilatation des vaisseaux sanguins), qui peut aussi être utilisé seul. Toutefois les AINS sont contre-indiqués dans de nombreux cas et leur posologie est limitée mensuellement : pas plus de 15 jours par mois pour les AINS, pas plus de 10 jours par mois pour les triptans.
…et sur la durée
La seconde option, pour les migraineux qui sont insuffisamment soulagés, ou confrontés à l’échec du traitement de crise, consiste à prendre un traitement préventif (on parle de prophylaxie). Il s’agit souvent de médicaments développés pour d’autres maladies (antihypertenseurs, antiépileptiques, antidépresseurs), mais qui ont prouvé leurs bénéfices sur la migraine, à condition d’être pris sur plusieurs semaines ou mois. Pour les patients non soulagés par ces traitements préventifs, une autre famille de médicaments est disponible depuis 2021 sur ordonnance, mais sous forme injectable uniquement, et non remboursée : les anticorps monoclonaux CGRP (la CGRP est une protéine qui joue un rôle dans le déclenchement des crises de migraine) – Aimovig (érénumab), Ajovy (frémanezumab), Emgality (galcanézumab).
De nouvelles molécules
Depuis l’automne dernier, une nouvelle famille de médicaments bloquant l’activité de la protéine CGRP est commercialisée en France, sur ordonnance : les gépants – Vydura (rimégépant). Vydura offre une alternative de traitement pour les migraineux présentant des contre-indications, ou souffrant d’intolérance ou d’inefficacité des autres traitements. Principal avantage, il est bien plus facile à prendre qu’un anticorps monoclonal puisqu’il se présente sous forme de comprimé qui se dissout dans la bouche. Il s’utilise en cas de crise, pour traiter maux de tête, sensibilité à la lumière et aux sons, nausées et vomissements, mais également de façon préventive chez les adultes qui ont au moins quatre crises de migraine par mois. De plus, le nombre de prises n’est pas limité dans le temps. Une bonne nouvelle, donc, pour les patients…ne serait son prix : il faut compter a minima 25 euros le comprimé. Alors qu’un autre médicament de la même famille – Aquipta (autogépant) devrait arriver en 2024, le remboursement de cette nouvelle spécialité est donc très attendu.