Deuxième cause de mortalité par cancer en France, le cancer colorectal peut pourtant être guéri 9 fois sur 10, à condition d’être diagnostiqué tôt. Malgré l’enjeu sanitaire qui est donc très important, l’Assurance maladie regrette la faible adhésion des Français au programme national de dépistage organisé pour cette pathologie. Dans ce contexte, elle a récemment élargi les modalités pour se procurer le test à réaliser chez soi. Ainsi, depuis mai 2022, les pharmaciens préalablement formés peuvent proposer le kit de dépistage à la population cible, à savoir les hommes et les femmes âgés de 50 à 74 ans qui ne présentent ni symptôme, ni facteur de risque particulier. Une initiative bienvenue au vu des premiers résultats enregistrés en 2022 et 2023.
Un geste simple, rapide et efficace
De leur côté, les Français concernés sont informés par un courrier du centre de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) de leur région qu’ils peuvent récupérer le fameux kit auprès de leur médecin, de leur pharmacien, ou en le commandant directement en ligne sur monkit.depistage-colorectal.fr. Le but ? Atteindre un taux de dépistage de la population cible de 65%, comme recommandé par l’Europe, alors qu’en 2021 la France ne dépassait pas les 35%.
Pour y parvenir, l’Institut national du cancer (INCa) lance une nouvelle campagne de communication à l’occasion de Mars Bleu. Le message : inciter les Français concernés à inscrire ce dépistage « dans leur routine santé tous les 2 ans », en insistant sur un « geste simple, rapide et efficace, à faire chez soi ». Une campagne qui se déploie à la télévision et sur Internet avec l’objectif d’aller bien au-delà des 2,5 millions de dépistages de ce cancer effectués chaque année.
Aucune avance de frais
Le kit de dépistage contient une fiche d’identification, un mode d’emploi, le dispositif de recueil des selles, un tube de prélèvement, un sachet de protection et une enveloppe préaffranchie pour renvoyer (dans les 24 heures) le test directement par voie postale. Les résultats sont renvoyés sous une quinzaine de jours à la personne testée, ainsi qu’à son médecin. Ils peuvent également être consulté sur Internet à l’adresse figurant sur le mode d’emploi du kit de dépistage.
Le test et son analyse sont intégralement pris en charge par l’Assurance maladie, sans avance de frais. Dans 96% des cas, les résultats sont négatifs et n’entraînent pas de consultation médicale. Dans les 4% de cas positifs, le médecin adresse alors le patient à un gastro-entérologue en vue de réaliser une coloscopie qui, dans plus de la moitié des cas, ne décèle pas d’anomalie.