Le dépistage organisé a pour objectif de détecter le plus tôt possible une anomalie ou un cancer débutant. Dans le cas du cancer du sein, le rythme de contrôle le plus adapté a été fixé par les experts à un examen tous les deux ans chez les femmes âgées de 50 à 74 ans. Bien sûr, ce type d’action s’adresse à des personnes ne présentant ni symptômes ni facteurs de risque. En cas de doute, notamment si l’on détecte la présence d’une boule dans le sein, il faut consulter aussi rapidement que possible son médecin (généraliste, gynécologue ou sage-femme) sans attendre de recevoir une invitation à participer à cette initiative coordonnée au niveau national.
Quels sont les examens pratiqués dans le cadre du dépistage organisé ?
Comme l’explique l’Institut national du cancer (Inca), le dépistage des cancers du sein « repose sur une mammographie (radiographie des seins), associée à un examen clinique des seins (observation et palpation) ». D’autres techniques peuvent être nécessaires en complément, par exemple une échographie.
Pourquoi participer au dépistage organisé ?
D’après les études effectuées pour évaluer les résultats de ce dépistage programmé, il est clair qu’un diagnostic posé tôt augmente les chances de guérison. Ainsi, « cinq ans après le diagnostic, 99 femmes sur 100 sont toujours en vie lorsque le cancer du sein est diagnostiqué à un stade précoce ; elles ne sont que 26 sur 100 lorsqu'il est détecté à un stade avancé ».
De plus, le recours à la chimiothérapie est moins fréquent chez les femmes qui ont été diagnostiquées dans le cadre du dépistage organisé (34 % contre 53 %). Et ces patientes ont eu plus souvent une chirurgie conservatrice du sein (82 % contre 70 %) que celles dont le diagnostic a été posé suite à un dépistage individuel ou un diagnostic clinique.
Le dépistage en pratique
Chaque femme susceptible de participer au dépistage organisé contre le cancer du sein reçoit un courrier nominatif à partir de ses 50 ans. La liste des radiologues agréés figure également dans l’enveloppe, pour que la patiente choisisse où elle souhaite prendre rendez-vous pour bénéficier de l’examen.
Il faudra ensuite se présenter au centre de radiologie avec le courrier d’invitation, la carte Vitale, et potentiellement les mammographies précédentes, pour comparaison. A noter : la mammographie est prise en charge à 100 % par le régime d’assurance maladie (c’est-à-dire sans intervention de la mutuelle), sans avance de frais.
Après la réalisation de la mammographie et sa lecture par deux praticiens différents (ce procédé de double lecture renforce la fiabilité du repérage d’une éventuelle tumeur), le compte-rendu est remis à la patiente sous deux semaines environ.
Et après ?
Si le dépistage n’a décelé aucun problème (ce qui arrive à 910 femmes sur 1000), la patiente sera simplement invitée à revenir deux ans plus tard, quand un nouveau courrier lui sera communiqué.
Si le dépistage détecte une anomalie, il faudra réaliser des examens complémentaires. En effet, cette anomalie n’est pas forcément un cancer, il peut s’agir par exemple d’un kyste, qui est quasi-systématiquement bénin. Ces nouveaux examens sont remboursés par votre caisse d’assurance maladie aux conditions habituelles. Un suivi sera alors proposé, quelle que soit la nature de l’anomalie repérée.
Et si on a moins de 50 ans ?
En dessous de 50 ans, le dépistage organisé n’est pas pertinent. Cependant, cela ne signifie pas que toute surveillance est inutile ! L’Institut national du cancer recommande à toutes les femmes à partir de 25 ans un examen médical annuel par palpation.