« Le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer en France, avec environ 17 000 décès annuels », indique la Ligue contre le cancer dans un communiqué pour lancer Mars Bleu. Elle ajoute que malgré l’existence d’un dépistage organisé de ce cancer en France, il reste encore bien trop tabou puisque « seulement un tiers des personnes âgées de 50 à 74 ans y participent ».
Un bien trop faible taux de participation
Un faible taux de dépistage qualifié de « préoccupant » par la Ligue puisque dépister ce cancer le plus précocement possible augmente considérablement les chances de survie. En effet, « dépisté à temps, le cancer du côlon se soigne dans 90 % des cas », encourage la Ligue qui rappelle qu’en 2023, 47 582 nouveaux cas de cancer du côlon ont été diagnostiqués.
Slogan provocateur pour la bonne cause
Désireuse de frapper les esprits dans le but d’augmenter la participation au dépistage, la Ligue a choisi un slogan provocateur et un message choc : « Va chier. Dites-le à ceux que vous aimez, ça peut leur sauver la vie. Le dépistage du cancer colorectal, c’est simple, c’est gratuit, ça prend une minute, ça se fait à la maison, et c’est tous les deux ans à partir de 50 ans ».
Des mécanismes à l’origine de cancers intestinaux
Dans son communiqué, la Ligue évoque aussi les travaux de Julien Marie, chercheur au Centre de recherche en cancérologie de Lyon, et de son équipe, pour expliquer le « tout nouveau mécanisme à l’origine des cancers intestinaux ». Selon ces chercheurs français, le cancer intestinal survient « quand certaines cellules immunitaires se retournent contre l’organisme au lieu de le protéger ». En effet, nos intestins abritent un grand nombre de bactéries dont notre organisme se protège grâce à des cellules immunitaires, les lymphocytes. Or, l’équipe lyonnaise a découvert que « les lymphocytes Th17 agissent parfois à l’image de soldats passés à l’ennemi : ils ne protègent plus l’intestin et au contraire, induisent la transformation cancéreuse des cellules intestinales ».
Nouvelles perspectives de dépistage et de traitements
Selon la Ligue, cette découverte « ouvre de nouvelles perspectives pour lutter contre les cancers des intestins », de deux manières :
- en termes d’amélioration du dépistage, car plus la concentration de ces lymphocytes « procancéreux » est grande, plus le risque de voir survenir un cancer intestinal est important. « Mesurer ces lymphocytes permettrait donc d’identifier précocement les personnes les plus à risque de cancer » ;
-en termes de nouvelles thérapies à imaginer, en ciblant ces lymphocytes « procancéreux », explique la Ligue.