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Bipolarité : pas de prise en charge du test sanguin

Bipolarité : pas de prise en charge du test sangui

Par dusanpetkovic1

La Haute autorité de santé s’est prononcée contre d’une prise en charge par la Sécurité sociale du test d’aide au diagnostic du trouble bipolaire.

Pour les malades, c’est l’espoir d’un remboursement par l’Assurance maladie qui s’éloigne. La disponibilité du premier test sanguin permettant d’aider à différencier bipolarité et dépression, baptisé myEDIT-B, était très attendue. Tout comme sa prise en charge par la sécurité sociale, puisqu’autrement, pour en bénéficier, il faut pouvoir débourser 899 euros. Le Collège de la Haute autorité de santé (HAS) s’est prononcé fin mai en défaveur d’une prise en charge financière, à titre dérogatoire, de cette innovation mise sur le marché français, dans le réseau de laboratoires d’analyse médicale Synlab, il y a quelques semaines.

Un diagnostic souvent tardif

D’un point de vue technique, myEDIT-B est basé sur le séquençage de l’ARN du patient couplé à l’analyse du résultat par une intelligence artificielle. En France, 1,6 million de personnes sont concernées par les troubles bipolaires. Il s’agit d’une maladie psychiatrique chronique, dans laquelle des dérèglements de l’humeur provoquent notamment une alternance de dépression (ou phases « down ») et d’exaltation (on parle de phases maniaques).

Même si elle est bien connue des psychiatres, la bipolarité n’est pas simple à diagnostiquer. Selon une enquête menée en 2023 par l’association Bipolarité France, 20 % des personnes touchées par la maladie n’ont eu la confirmation du diagnostic que plus de 15 ans après l’apparition de leurs premiers symptômes. Et une sur deux a reçu, au cours de son parcours médical, un diagnostic erroné, entraînant une prise en charge inadaptée.

Des preuves insuffisantes

Bien que la HAS ait reconnu le caractère novateur du dispositif myEDIT-B, mis au point par la start-up française Alcediag, elle estime toutefois que les études, qui « présentent des limites importantes », n’apportent pas, entre autres, de preuves suffisantes que le test « apporte un bénéfice clinique important ». Dans un communiqué diffusé en mars, l’Association française de psychiatrie (AFPBN) avait indiqué qu’elle ne recommandait pas la prescription de tests diagnostics en psychiatrie, et en particulier pour le trouble bipolaire.

Selon le réseau Synlab, le test est disponible depuis le 1er avril, sur présentation d’une ordonnance rédigée par un psychiatre. Il est réservé aux patients ayant au moins 18 ans et actuellement traités pour un Episode Dépressif Caractérisé (EDC), modéré ou sévère.

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