De plus en plus de prestataires proposent des séances de blanchiment dentaire, également appelé éclaircissement. Il s’agit par exemple de salons de beauté, de centres spécialisés dans l’esthétique, voire de sociétés vantées sur les réseaux sociaux, dans lesquelles exerceraient des personnes soi-disant diplômées en soins dentaires.
Un risque pour la santé
Or, la pratique du blanchiment dentaire nécessite des connaissances précises. En effet, cette technique repose sur l’application d’un gel à base de peroxyde d’oxygène. Ce principe actif, s’il est mal utilisé (trop longtemps, à une concentration inadaptée…), peut « causer des dommages irréversibles tels que l’hypersensibilité dentaire, une altération de l’émail, une irritation des muqueuses, une dégradation des obturations dentaires (amalgames et composites) », explique un syndicat représentant les chirurgiens-dentistes français.
Une législation précise
La concentration en peroxyde d’oxygène du gel utilisé pour éclaircir la couleur des dents varie selon que la technique est pratiquée ou non par un chirurgien-dentiste : une législation encadre en effet ce point précis. Ce dernier « applique, au cabinet, un produit concentré à 6 %. Il peut également prescrire à son patient le port pendant 10 à 15 jours d’une gouttière nocturne, réalisée sur mesure, qui contiendra un produit moins concentré ». La fréquence et la durée de l’application de l’agent éclaircissant - déterminées par le chirurgien-dentiste - permettent d’optimiser l’efficacité du traitement. Par ailleurs, des kits de blanchiment sont vendus dans les commerces français, pour une utilisation en autonomie. Conformément à la législation en vigueur, ils contiennent une concentration en peroxyde d’oxygène moins forte (inférieure à 0,1 %). « Ils sont donc moins efficaces, tant sur la teinte que sur la durée ».
Des risques avec les produits non conformes
Le problème est que des sites de e-commerce, basés à l’étranger, proposent à la vente aux particuliers des kits dont la concentration en peroxyde d’oxygène est supérieure à 6 %. De plus, « les gouttières vendues avec ces kits ne sont pas faites sur mesure. Le produit peut donc déborder sur les gencives et provoquer des douleurs », s’alarme le syndicat professionnel. Et ce dernier de rappeler que « le chirurgien-dentiste est le seul à pouvoir effectuer un diagnostic préalable afin de déterminer si la santé du patient permet la mise en place d’un traitement pour blanchiment, et à assurer la qualité-sécurité de celui-ci ».