Dans de nombreux pays européens, les huiles essentielles d’arbre à thé (également appelé tea tree), de niaouli et de cajeput – cette dernière étant beaucoup plus rarement utilisée - sont déconseillées voire interdites « en raison de leurs potentiels effets neurotoxiques », c’est-à-dire risquant de perturber ou de léser le système neurologique.
En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient de rendre ses conclusions sur le sujet. Elle avait été saisie pour « étudier la dangerosité de ces huiles essentielles de Melaleuca dans les compléments alimentaires » et pour « indiquer les conditions les plus à même de garantir leur sécurité d’emploi pour le consommateur ».
Des composés problématiques
Plusieurs molécules présentes dans ces huiles essentielles sont connues pour avoir des effets potentiellement toxiques.
Concernant l’arbre à thé, un composant présente une toxicité testiculaire chez le rat tandis qu’un autre est considéré comme génotoxique (capable d’altérer des gènes de l’individu) et cancérogène pour l’Homme. Enfin, cette huile essentielle peut contenir de l’ascaridole, une substance qui apparaît si le produit n’est pas correctement conservé et dont la toxicité est peu documentée.
Concernant l’huile essentielle de niaouli et de cajeput, un composant majoritaire, le 1,8 cinéole, a déjà entraîné des complications neurologiques chez les enfants. A noter que ce dernier est également présent dans les huiles essentielles d’arbre à thé mais à des concentrations plus faibles.
Des restrictions d’usage
Compte tenu de la présence de ces molécules potentiellement toxiques, l’Anses indique que la consommation d’huiles essentielles de niaouli et de cajeput par voie orale doit être interdite chez les enfants de moins de 30 mois et chez tous les enfants ayant des antécédents d’épilepsie ou de convulsions fébriles (convulsions provoquées par la fièvre).
Plus généralement, la consommation par voie orale de ces trois huiles essentielles (tea tree, niaouli et cajeput) est déconseillée chez les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes.
L’Anses précise que l’huile essentielle d’arbre à thé doit être conservée au frais et à l’abri de la lumière, pour éviter la formation d’ascaridole.