Une quarantaine de signalements environ ont été remontés à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) depuis le début de l’année 2022 suite à des injections d'acide hyaluronique visant à combler les rides ou à modifier le volume corporel. Pratiquées par des personnes non autorisées, elles ont entraîné des effets indésirables, pouvant aller jusqu'à des infections graves ou des nécroses de la peau, très majoritairement liés à des pratiques non conformes telles qu'un non-respect des conditions d'hygiène ou une injection mal réalisée.
Un médecin et personne d’autre
L’ANSM rappelle dans un premier temps que les acides hyaluroniques injectables à visée esthétique « sont résorbables sur une durée plus ou moins longue selon leur nature et leur concentration » et que « leur utilisation est réglementée et réservée aux médecins ». Ces derniers sont en effet « les seuls habilités et compétents pour garantir la sécurité des injections » qui repose sur une bonne maîtrise à la fois des conditions d'hygiène et du produit selon les zones à injecter. Mais ce n’est pas tout : ce type d’injection « nécessite la réalisation d'un interrogatoire clinique, pour vérifier notamment les antécédents médicaux du patient (allergies, maladies auto-immunes, etc.) et choisir les produits adaptés à la zone d'injection ».
Des conséquences potentiellement graves
L’Agence relève deux types d’effets indésirables les plus fréquents à court terme en fonction des manquements à la conformité de cette pratique. Ainsi, si l’injection du produit ne respecte pas les règles d’asepsie (changement de seringue, de flacon, désinfection des locaux…), une infection locale peut se produire et se généraliser (septicémie) si une prise en charge adéquate n’est pas effectuée très rapidement. De même, le risque de contaminations virales (dont VIH) ou bactériennes est élevé si le matériel utilisé est partagé. Dans le cas où l'injection du produit est réalisée par erreur dans un vaisseau sanguin, une nécrose pouvant conduire à l'amputation des tissus peut survenir. S’il s’agit d’un vaisseau irrigant l’œil, la perte de la vue est également une des conséquences envisageables. A long terme, l’ANSM explique que les risques sont liés « à la mauvaise position du produit injecté due à sa migration et l'inflammation des tissus injectés ». Dans tous les cas, seul un médecin est capable, de par sa formation et sa pratique, de prendre en charge de manière adaptée un effet indésirable immédiat.