Cyclamed, l’organisme national chargé de collecter les médicaments non utilisés (MNU) vient de livrer son analyse des actions menées en 2021. Le bilan montre qu’au niveau national (métropole et outre-mer), la quantité de MNU déposés par les patients dans les 21 141 pharmacies est restée stable en 2021 par rapport à l’année précédente. Elle s’élève à environ 10 000 tonnes, soit 146 grammes/habitant, c’est à dire l’équivalent de 2,5 boites/habitant.
Une stagnation encourageante
Ce résultat est encourageant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, le fait que la quantité de MNU collectés n’augmente pas est une bonne nouvelle. Cela ne traduit pas une baisse de l’implication des Français. Au contraire, cette évolution s’explique par la diminution, constatée chaque année depuis plusieurs années, des ventes de médicaments à usage humain (environ - 1% par an), alors que la population croît et vieillit. « Les professionnels de santé et la patientèle ont acquis de nouveaux comportements en faveur du bon usage du médicament », précise le rapport de Cyclamed.
Cette diminution du poids des MNU collectés est également le résultat des « efforts significatifs par nos concitoyens pour effectuer un tri affiné, en séparant, au domicile, les emballages vides, les étuis en carton et notices en papier pour un recyclage matière dans le tri sélectif, avant de rapporter leurs MNU en pharmacie ».
Les moins de 35 ans particulièrement impliqués
Le « réflexe Cyclamed » est à présent bien ancré. Selon une étude réalisée par BVA en 2022 : 9 Français sur 10 déclarent effectuer cette bonne action avec une habitude plus marquée auprès des moins de 35 ans (76 %) et dans les régions rurales (69 %). L’Île-de-France, les Hauts-de-France et la région Auvergne-Rhône-Alpes sont les zones qui réalisent les meilleurs scores, avec chacune plus de 1000 tonnes récupérées.
Bien-sûr, la crise sanitaire du Covid 19 a encore eu, en partie, un impact sur l’évolution des tonnages collectés en 2021. Le confinement imposé du 3 avril au 3 mai 2021 a ainsi ralenti le retour des MNU dans les officines. Mais l’apaisement de la situation a permis une reprise normale des retours.
Des préoccupations environnementales avant tout
Pourquoi collecter les MNU et les rapporter à la pharmacie ? La préservation de l’environnement est la motivation majeure (à 81 % pour les personnes interrogées) devant celle de la sécurité sanitaire (65 %). Pour la troisième année consécutive, le premier mode de connaissance du dispositif est le pharmacien (45 %) grâce au dialogue entre l’équipe officinale et la patientèle, avant la télévision (30 %). Côté officine justement, le dispositif Cyclamed est jugé comme essentiel par 7 pharmaciens sur 10. La protection de l’environnement, la limitation des risques d’intoxication au sein du foyer et le bon usage du médicament sont les motivations fortes des équipes. Et vous, avez-vous trié vos médicaments ? N’hésitez pas à en parler avec votre pharmacien !