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Santé Publique France décortique l’usage du Nutri-Score par les Français

Santé Publique France décortique l’usage du Nutri-
Les Français apprécient le Nutri-Score et l’utilisent, mais il reste un critère de choix secondaire lorsqu’ils font leurs courses.

Dans une étude inédite publiée en novembre 2024, Santé publique France (SPF) a évalué l’utilisation du Nutri-Score par les consommateurs. Etabli en 2017, ce système d’étiquetage nutritionnel est apposé par les industriels sur les emballages alimentaires de leurs produits sur la base du volontariat. Il a été créé pour faciliter la compréhension des informations nutritionnelles par les consommateurs et les éclairer dans leurs choix.
La majorité des consommateurs ont bien compris cet objectif du Nutri-Score. Ils estiment que le logo les guide vers des aliments et un régime plus sain, une meilleure santé, et les protège des dérives industrielles. Il est donc jugé utile par les personnes qui l’utilisent, et en particulier par les personnes ayant un régime spécial lié à une pathologie (qui oblige par exemple à limiter le sucre ou le sel).


Un outil pas si bien connu…

Toutefois, leurs connaissances sur le logo restent floues. Ainsi, elles estiment qu’il est un indicateur de qualité du produit, sans toutefois être en mesure de distinguer si cette qualité est sanitaire ou nutritionnelle. Par ailleurs, les personnes interrogées connaissent mal le mode de calcul du logo : elles ne savent pas exactement quels critères sont inclus, ni qu’il tient compte d’une balance entre éléments favorables et défavorables. Plus de la moitié d’entre elles pensent aussi que la présence d’additifs et le degré de transformation sont inclus dans le calcul alors que ce n’est pas le cas. Elles associent souvent les lettres du score à une fréquence de consommation : ainsi elles estiment que les produits notés D ou E doivent être consommés seulement en petite quantité et occasionnellement.
Dans l’ensemble, les répondants à l’enquête de SPF n’identifient pas bien qui est à l’origine de la démarche Nutri-Score, mais lorsqu’ils apprennent qu’elle vient des pouvoirs publics, cela les rassure quant à l’indépendance et au fondement scientifique de l’initiative. La majeure partie des utilisateurs souhaiteraient que le logo soit rendu obligatoire sur tous les produits, notamment dans un souci de comparaison plus juste entre les marques.


…ce qui ne l’empêche pas d’être utilisé…

La majeure partie des consommateurs déclare avoir recours au Nutri-Score depuis sa mise en place. Il est principalement utilisé lorsque les consommateurs achètent un nouveau produit ou choisissent entre deux produits similaires. Il est aussi beaucoup plus utilisé pour évaluer les produits transformés, et pas du tout pour les produits que les consommateurs perçoivent comme sains. Ils n’en tiennent pas non plus compte pour des produits considérés comme « non sains », mais dont ils ont besoin, comme le beurre. Les utilisateurs du Nutri-Score déclarent aussi utiliser de façon complémentaire l’application Yuka, qui sert à obtenir des informations sur les produits alimentaires. Yuka les aide notamment à trouver des alternatives aux produits moins bien notés par le Nutri-Score.
Pour la plupart des participants à l’enquête, le Nutri-Score apporte une information supplémentaire sur le produit, sans pour autant représenter un critère éliminatoire. Les critères de goût, de prix, ou d’habitudes restent en effet plus décisifs dans leur choix final d’achat. Par ailleurs, une fois le score des produits connus, les utilisateurs s’en servent ensuite de moins en moins, car ils achètent souvent les mêmes produits.


…mais en fonction des rayons

Sans surprise la présence d’enfants dans le foyer incite les parents à consulter le Nutri-Score. Toutefois ils n’en tiennent pas toujours compte : ainsi au rayon goûter, s’il peut être utilisé pour choisir des produits de meilleure qualité nutritionnelle, la volonté de faire plaisir à leurs enfants pourra aussi l’emporter sur le Nutri-Score. Par ailleurs, sur certaines catégories de produits, comme la pâte à tartiner ou les conserves de légumes, les participants questionnent son utilité : en effet, ils se considèrent capables d’en évaluer eux-mêmes la qualité nutritionnelle.
Une étude parue dans The Lancet en septembre a démontré que la consommation d’aliments moins bien notés au Nutri-Score était associée à un risque accru de développer des maladies cardio-vasculaires. La compréhension et l’utilisation de cet outil par les consommateurs restent donc cruciales.

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