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Que contient le nouveau plan antitabac ?

Que contient le nouveau plan antitabac ?

Par Syda Productions

Fin novembre, alors que se terminait le Mois sans tabac, le ministre de la Santé a présenté son nouveau programme de lutte contre le tabac 2023-2027. Que change-t-il ?

« Une première génération d’adultes débarrassés du tabac en 2032 ». L’objectif affiché par Aurélien Rousseau lorsqu’il a présenté le nouveau plan est très ambitieux, dans un pays qui compte encore près de 12 millions de fumeurs quotidien, soit un quart de la population adulte. Les mesures prévues sont-elles à la hauteur de ces ambitions ?

L’augmentation (trop ?) progressive du prix du paquet

L’un des deux grands axes de ce plan est la hausse du prix du paquet de cigarettes. Avec le recul que l’on a désormais sur l’impact des politiques de santé publique sur le sevrage tabagique, on sait que c’est la mesure la plus efficace. Le gouvernement prévoit d’atteindre le paquet à 13 euros en 2027, avec une étape à 12 euros en 2025 (actuellement il est autour de 11 euros), avec en prime un renforcement du contrôle de l’interdiction de vente des produits du tabac et du vapotage aux mineurs, une interdiction à la vente des puffs (vapoteuses jetables) et le paquet neutre pour tous les produits du tabac et du vapotage. Des décisions qui vont dans le bon sens mais sont jugées trop timides par des spécialistes de santé publique qui estiment que pour que le levier fiscal soit efficace, il faudrait plutôt une hausse de 50 centimes à 1 euros tous les 6 mois.

La multiplication des lieux sans tabac

L’autre pilier de ce plan est la multiplication des endroits sans tabac. Quels sont ces nouveaux lieux ? « Les plages, les parcs publics, les forêts, les abords extérieurs de certains lieux publics à usage collectif, et spécialement les établissements scolaires » sont les « nouveaux espaces extérieurs à usage collectif libérés du tabac ». Une sanctuarisation de nouveaux espaces unanimement saluée par les associations du lutte contre le tabagisme. D’autant qu’ils contribueront à lutter contre la pollution des mégots. Le plan précise en effet qu’ils sont « les principaux déchets retrouvés dans l’environnement, qu’il s’agisse des plages, des fonds marins, des rivières ou des lacs » et que l’ « on estime entre 20 000 et 25 000 tonnes la quantité de mégots jetés chaque année en France », jauge le gouvernement.

Vers un renforcement du rôle des pharmaciens

Le programme met aussi l’accent sur le rôle important que joue l’accompagnement des fumeurs, en particulier les plus vulnérables, sur le sevrage tabagique. « Pour qu’un fumeur ait plus de chances d’arrêter de fumer, il est recommandé de se faire aider : traitements de substitution nicotinique (TNS) désormais remboursés par l’Assurance maladie, accompagnement personnalisé par un professionnel de santé », lit-on. Actuellement les pharmaciens conseillent les TNS et peuvent les délivrer avec remboursement à condition que les patients aient une ordonnance. Parmi les « mesures-phares » préconisées figurent notamment le « renforcement de l’accessibilité des traitements de substitution nicotinique, en expérimentant l’accès aux traitements de substitution nicotinique sur demande directe auprès du pharmacien ». Une proposition jugée insuffisante par le représentant de la profession Philippe Besset, qui salue l’idée mais regrette l’aspect « expérimentation ». Le président de la FSPF propose une alternative :que tous les officinaux de France se préparent à délivrer les TNS avec remboursement sur demande directe lors du prochain Mois sans tabac en novembre 2024. Ne mégotons pas !

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