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Qu’est-ce qu’un vaccin à ARN messager ?

Image - Qu’est-ce qu’un vaccin à ARN messager ?

Adobe Stock - Par InsideCreativeHouse

Les deux premiers vaccins utilisés en France contre la Covid-19 reposent sur la méthode de l’ARNm ou ARN messager. De quoi s’agit-il ?

Depuis la fin décembre 2020, la vaccination contre le SARS-CoV-2 a débuté en France. Deux vaccins produits par deux laboratoires pharmaceutiques différents (Moderna et Pfizer) sont utilisés. Leur point commun principal ? La technologie sur laquelle il repose, et donc leur mode d’action.

L’objectif du vaccin est de provoquer, chez la personne qui le reçoit, une stimulation du système immunitaire spécifiquement dirigée contre le SARS-CoV-2. Une fois que la vaccination aura fait effet, le système immunitaire reconnaîtra facilement ce virus s’il le rencontre, c’est-à-dire si le patient est en contact avec une personne contaminée. Et le système immunitaire sera prêt pour lutter efficacement contre ce virus de façon immédiate : il pourra le détruire grâce à ses armes préparées en amont, ne laissant pas au micro-organisme infectieux le temps de perturber le corps du patient.

La protéine S, la cible principale

Lorsque les chercheurs ont réfléchi à la meilleure façon de cibler le coronavirus, ils ont observé qu’une protéine du virus, appelée protéine S pour Spike, jouait un grand rôle dans l’infection. En effet, cette protéine S se trouve à la surface de l’enveloppe du SARS-CoV-2 : elle lui permet de se fixer à un récepteur présent sur les cellules humaines (appelé ACE-2) puis d’y pénétrer pour les infecter et déclencher les effets délétères de la maladie.
Il fallait donc trouver un moyen de présenter cette protéine S, spécifique de ce coronavirus, aux cellules immunitaires du corps humain (cellules dendritiques et macrophages) pour que celles-ci soient capables de la reconnaître ensuite efficacement.

Cependant, fabriquer la protéine S avant de l’injecter aux patients n’était pas une solution très adaptée à la production industrielle notamment. Les chercheurs ont alors trouvé un autre moyen d’amener la protéine S, au contact du corps humain : l’ARN messager.

ARN messager, quèsaco ?

Chacune de nos cellules est composée d’une membrane, qui renferme une sorte de liquide contenant de nombreux éléments (le cytoplasme) dans lequel baigne le noyau. Le noyau est une petite boule qui contient notamment l’ADN, c’est-à-dire nos chromosomes. Dans le cytoplasme de la cellule, on trouve notamment de l’ARN messager (noté ARNm) : il s’agit d’une « photocopie » d’un code génétique, une sorte de liste d’instructions à destination des unités cellulaires chargées de produire des protéines, les ribosomes.
Ainsi, l’ARNm va-t-il être « lu » par ces ribosomes : ces petites « machines » produiront alors une protéine en fonction du code qu’elles auront lu.
En donnant à nos cellules de l’ARNm codant pour de la protéine S du virus, nous leur donnons les instructions pour produire un élément particulier du virus.
Bien-sûr, aucun virus ne peut être créé par notre corps avec ce code : cet ARMm ne contient que l’information nécessaire à la création de la protéine S et pas du tout les informations qu’il faudrait pour créer chaque élément du virus. Un peu comme si nous lui fournissions les données pour fabriquer une étagère : elle serait incapable de produire un meuble complet puisqu’elle ignore quelles charnières, quelles portes, quels pieds, ou quels montants ajouter.

Une fois que nos cellules produisent de la protéine S, celle-ci est montrée aux cellules se trouvant à proximité, notamment des cellules du système immunitaire. Ces dernières apprennent à la reconnaître comme un élément étranger. Et nous voilà protégés contre le coronavirus ! Jusqu’à quand ? C’est une autre histoire…

 

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