L’anaphylaxie est la manifestation la plus sévère et dangereuse de l’allergie : c’est une réaction allergique généralisée, à risque de récidive. Parmi les personnes allergiques, près de 5 % sont concernés par ce type de réaction. Et le choc anaphylactique, qui peut être mortel, constitue lui-même la forme la plus sévère de l’anaphylaxie. C’est une urgence médicale absolue !
Décrypter l’anaphylaxie
Elle peut revêtir différentes formes cliniques, affectant un ou plusieurs organes avec une intensité variée :
- Urticaire avec une éruption similaire à des piqures d’ortie, démangeaisons ;
- Gonflement des lèvres, du visage et/ou du cou (oedeme de Quincke) avec spasme laryngé pouvant gêner ou entraver la respiration ;
- Difficultés respiratoires, asthme (spasme bronchique) ;
- Signes digestifs de type douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée ;
- Malaise avec une pâleur, une chute de tension ;
- Perte de connaissance voire coma.
Les symptômes apparaissent dans les minutes qui suivent le contact avec l’allergène. Mais une deuxième réaction survient dans 10 % des cas « quelques heures après la réaction initiale » explique l’Inserm : « On parle d’anaphylaxie biphasique, un phénomène qui justifie une hospitalisation pour surveillance après le constat d’une anaphylaxie ».
Une urgence médicale absolue
Il faut immédiatement composer le 15, le 112 ou le 18, et pratiquer les premiers gestes en attendant les secours. Sachant que le seul médicament de première intention de l’anaphylaxie est l’adrénaline injectable, qui se présente sous forme de stylo auto-injecteur que les patients ayant déjà subi un épisode sévère doivent avoir toujours sur eux. Dans un deuxième temps, le patient pourra recevoir des corticoïdes et des antihistaminiques. La personne sera prise en charge à l’hôpital. Un diagnostic précis de l’allergène impliqué sera fait, et un protocole d’action mis en place avec prescription d’une trousse d’urgence et adaptation de l’environnement (éviction de l’allergène, PAI pour les enfants scolarisés).
Comment s’explique l’anaphylaxie ?
Elle résulte d’une activation inappropriée de cellules immunitaires, les mastocytes des tissus et des basophiles présents dans le sang. En quelques secondes, ou minutes, cela entraîne une libération massive d’histamine, la molécule à l’origine des symptômes.
Rare, mais de moins en moins
Comme les autres expressions de l’allergie, heureusement bien moins graves dans l’écrasante majorité des cas, « le choc anaphylactique est lui aussi devenu plus fréquent ces trente dernières années », explique l’Inserm, et « les adultes sont quatre fois plus touchés que les enfants ».
Les allergènes impliqués
Dans 60 % des cas, ce sont les aliments qui sont impliqués, plus précisément les protéines alimentaires. Les suspects numéro 1 sont les œufs, les crustacés, le sésame, les poissons, les fruits à coques, les fruits exotiques et le lait de vache et de chèvre. Les venins d’abeille, de guêpes et frelons provoquent 16 % des chocs et entraînent chaque année des morts. Les médicaments en entraînent aussi 16 % : anti-inflammatoires, aspirines, bêta-bloquants, antibiotiques, produits anesthésiques et produits de contraste injectés pour des imageries. Le latex, enfin, est responsable de 4 % des anaphylaxies.