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Pourquoi la Covid-19 fait-elle perdre l’odorat ?

Illustration - Pourquoi la Covid-19 fait-elle perd

Adobe Stock - Par Microgen

La perte de l’odorat est l’un des symptômes les plus surprenants de l’infection par le SARS-CoV-2. Qu’en sait-on aujourd’hui ?

Ne plus sentir les odeurs - on parle d’ « anosmie » -, c’est l’un des symptômes typiques de l’infection par le SARS-CoV2. Selon une enquête européenne menée par des chercheurs de l’Université de Mons (Belgique) en 2020, 86 % des patients infectés par la Covid-19 présentaient des troubles de l’odorat. Pour la plupart, il s’agissait d’une perte totale de ce sens. Ces troubles étaient survenus soit avant l’apparition des symptômes généraux (dans 12 % des cas), soit pendant (65 % des cas) voire après (23 % des cas).
Il est à noter que les patients ayant un odorat perturbé par la Covid-19 ont également, dans 88 % des cas, des troubles du goût. On parle alors d’ « agueusie ».

Un mécanisme mieux connu

Lors des premières observations de patients ayant perdu l’odorat à cause d’une infection par la Covid-19, on a pu penser que ce symptôme était lié à une atteinte des cellules olfactives, situées au niveau de la muqueuse qui tapisse le nez. Il a aussi été envisagé que le nez bouché, dont beaucoup de patients souffrent, pouvait également être mis en cause dans cette problématique.
Depuis, des études ont montré que cette perte d’odorat est en fait liée à une atteinte du bulbe olfactif, une structure située à la base du cerveau. C’est à ce niveau que transitent les informations concernant les perceptions odorantes. Lorsqu’il infecte notre organisme, le SARS-Cov2 envahit les différents organes. Les chercheurs ont remarqué que le fait qu’il sévisse au niveau du bulbe olfactif correspond aux cas où la contamination des poumons et du sang est moindre, comme si le système immunitaire stoppait alors plus efficacement l’infection en train de se généraliser. En bref, il semble que la perte de l’odorat soit surtout présente chez les patients faisant une forme mineure de la maladie.

Une évolution généralement favorable

Toujours selon la grande étude européenne menée par l’université belge, 44 % des patients ont récupéré leur odorat dans un délai de 15 jours après le début de leur infection. Au bout de deux mois, 80 % des patients avaient entièrement récupéré ce sens. Après six mois, le taux grimpe à 90 %. Seule une minorité de patients présente donc une anosmie susceptible d’être chronique suite à leur infection par la Covid-19.
Un suivi est recommandé pour tous les patients qui souffrent de ce symptôme, car il s’agit d’un véritable handicap qui peut notamment perturber l’alimentation. Le médecin généraliste pourra les aider à faire le point sur le sujet et à suivre l’évolution de leurs sensations. Des recommandations officielles ont d’ailleurs été émises par la Haute Autorité de santé (HAS).

Une prise en charge thérapeutique possible

En cas de persistance de l’anosmie, des lavages de nez au sérum physiologiques sont recommandés. Il est également conseillé de s’aider d’un protocole de rééducation olfactive, notamment avec des huiles essentielles à respirer régulièrement. Le mettre en route le plus tôt possible est important : il est pour le moment le seul traitement ayant prouvé son efficacité. En cas de persistance pendant plus de deux mois, il est conseillé de consulter un médecin spécialiste ORL.

 

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